
Nicholas Winton, l’homme qui sauva 669 enfants

Diffusion le 9 avril à 22h40 sur La Une
C’est probablement l’un des moments les plus émouvants de l’histoire de la BBC. En février 1988, assis au premier rang du plateau d’une émission télé à laquelle il est invité, Nicholas Winton assiste à la présentation de sa vie par l’animatrice Esther Rantzen. À la veille de la Deuxième Guerre mondiale, ce banquier londonien a en effet sauvé la vie de 669 enfants. La présentatrice s’attarde sur la liste des enfants qui ont bénéficié de l’aide de Winton et cite le nom de Vera Diamant, présente ce soir-là aux côtés de son bienfaiteur sans qu’il en ait la moindre idée. Dans la foulée, Esther Rantzen s’adresse à l’assemblée et dit: “Si quelqu’un d’autre dans le public doit la vie à Nicholas Winton, qu’il se lève”. Le vieil homme de 78 ans est le seul des premières rangées à rester assis. Il ne met que quelques instants à comprendre qu’il est entouré de tous ceux à qui il a offert une véritable deuxième vie en leur préservant la première.
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En 1939, contacté par un ami actif dans un groupe de réfugiés, Nicholas Winton se rend à Prague où il découvre le sort réservé aux Juifs, dont une grande majorité est contrainte de vivre dans des camps de fortune et dans le froid en bordure de la capitale tchécoslovaque. S’improvisant faussaire, il ajoute d’abord une section “enfants” au comité pour les réfugiés. Une fois qu’il a réussi à tromper les autorités, Winton imprime de faux visas, organise et paie le transport de dizaines d’enfants vers l’Angleterre et arrange leur adoption par des familles d’accueil londoniennes. Pour lui, “si une chose n’est pas impossible, il doit y avoir un moyen pour y arriver”. S’appuyant sur des dessins de l’époque, cette formidable histoire racontée par Marie Drucker mélange les témoignages de certains rescapés à celui de Nicholas Winton, décédé en 2015 à l’âge de 105 ans.