Tchernobyl, 35 ans plus tard

35 ans après l’explosion du réacteur, deux documentaires reviennent sur cette catastrophe qui a changé le monde.

Tchernobyl RTBF
Diffusion le 24 avril à 21h05 sur La Trois

On commence par vous mettre en garde: si vous avez vu l’excellente série HBO Chernobyl, ces films ne vous apporteront pas grand-chose de neuf, si ce n’est la découverte des véritables visages des personnages principaux de cette terrible histoire (où l’on ne peut d’ailleurs que constater la ressemblance frappante entre les acteurs et les différents protagonistes, Valeri Legassov en tête).

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Sur Tipik, on visitera la centrale aujourd’hui… Mais dans les deux cas, l’éclairage choisi, tout particulièrement par le documentaire Tchernobyl, la dernière bataille de l’URSS, ne diffère pas du parti-pris de la reconstitution historique de Craig Mazin: l’événement nous est raconté quasi heure par heure, en respectant son implacable enchaînement d’erreurs et de mensonges d’État, jusqu’à évoquer ses conséquences.

On nous y détaille l’affolement dans la salle de contrôle. On nous montre le trait de feu qui envahit le ciel ukrainien dans les images d’archives. On regarde, le cœur serré, les habitants insouciants dans les rues de Pripyat. Puis on déroule l’enchaînement des horreurs: le graphite contaminé sur le toit, que des hommes, les ”robots biologiques” doivent évacuer à la main, exposés à des records de radiations, la contamination qui menace la nappe phréatique, les mineurs appelés en renfort, le pouvoir opaque obligé d’avouer le drame à l’Occident, les scientifiques russes sous pression.

Mais le propos est plus vaste et dépasse un simple compte-rendu (qui en soi est déjà passionnant, puisque le dossier a été abondamment pollué de censure et de fausses informations). La seconde partie est politique. Parce que l’explosion du réacteur 4 n’a pas seulement envoyé dans l‘atmosphère un nuage radioactif miraculeusement arrêté par les frontières françaises. Elle a pulvérisé l’image de la puissance soviétique, mis à nu et face au monde un empire décadent et précipité la chute du régime de Mikhaïl Gorbatchev. Un condensé de révisions d’histoire du XXe siècle, qui s’est sans doute achevé dans ce petit village ukrainien, désormais rayé de la carte, Pompéi moderne, dont le Vésuve est la vanité et l’incurie des hommes.

 

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