Le documentaire du jour: Code of the Freaks

Code of the Freaks analyse ce qui ne va pas dans la représentation du handicap au cinéma. Y a matière.

Rain Man Prod
Diffusion le 18 mai à 20h30 sur Be1

Voilà le genre de documentaire qui donne à voir autrement une réalité dans laquelle on baigne inconsciemment depuis des décennies (non, des siècles). Comment les films mainstream traitent-ils les personnes porteuses de handicap? La réponse est mal.

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À travers une centaine d’extraits et des interviews passionnantes on va nous expliquer point par point pourquoi (et comment). Le travail de Salomé Chasnoff rappelle l’analyse effectuée sur la place des femmes, des personnes racisées ou LGBTQI+. À nouveau, les mêmes mécanismes de soumission, d’exclusion et de construction de stéréotypes sont à l’œuvre. Comme l’inévitable ”copain gay” le personnage porteur de handicap est un side kick, défini par des clichés, sauvé par le héros représentant de la normalité.

D’entrée de jeu, les intervenants lancent un pavé dans la mare. Le pire, c’est n’est pas l’humour façon Mary à tout prix. Le pire… Ce sont, justement, les longs-métrages moralisateurs feelgood que certains trouveraient exemplaires. Tous dénoncent ”Tous les films sont les mêmes. Peu importe quel est le film, ça peut être un film où la personne handicapée finit en institution, où elle est lobotomisée, où le handicapé surmonte son handicap et par là même s’intègre dans la société telle qu’on la connaît… Le but est d’inspirer. Le handicap pousse la personne non handicapée à devenir une meilleure personne”. On peut quasi parler de révélation, quand Tekki Lomnicki autrice et performeuse, parle de ” micro agression” lorsqu’un étranger lui dit ”vous êtes si inspirante”. Ceci posé, le documentaire dénonce ensuite la construction des représentations dans la société par les images du cinéma (dont Rain Man est le plus parfait exemple), l’érotisation des ”freaks”, l’utilisation du handicap pour caractériser des personnages négatifs et, plus généralement, le peu de place réelle laissée par Hollywood aux personnes porteuses de handicap, devant comme derrière la caméra. Une sacrée baffe.

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