
Il était une fois à Saint-Nicolas

Diffusion le 2 juin à 20h15 sur La Une
En septembre, après être monté sur la scène du Festival International de Bruxelles chercher les deux prix remis à Saint-Nicolas est socialiste (meilleur film belge, tant pour le jury que pour le public, qui l’a acclamé), David Leloup avait tout pour espérer une épopée semblable à celle de Ni juge ni soumise (230.000 entrées en 2017). Mais la deuxième et longue fermeture des cinémas étant passée par là fin octobre, c’est finalement au petit écran et à la RTBF – coproductrice pour l’occasion, comme ARTE – que revient l’honneur de cette primeur attendue.
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La genèse de ce film remonte à il y a quatre ans. Dans la foulée d’une interview donnée en radio dans son rôle de journaliste d’investigation – Leloup a beaucoup œuvré sur l’affaire Publifin -, le réalisateur liégeois est contacté par les deux futurs héros du film, Roger Boeckx et Filippo Zito, alors soucieux de dévoiler un scandale à Saint-Nicolas.
Tous deux conseillers communaux de l’opposition dans cette entité liégeoise de 24.000 habitants dominée – en majorité absolue – depuis plus d’un siècle par le parti socialiste, leur humanité, leur truculence et surtout leur désir de transparence marquent Leloup. Qui se souvient: “Je n’ai jamais écrit sur ce qu’ils voulaient de moi. Mais leur acharnement à connaître la vérité et leur volonté de dénoncer des dysfonctionnements m’ont donné envie de faire un film sur eux.”
En ayant suivi pendant près de trois ans ce duo digne des plus célèbres comédies, cette immersion pédagogique braque ses projecteurs sur un échelon local du pouvoir souvent négligé, alors que les durées de mandats (6 ans) y sont les plus longues. Le résultat est tellement surréaliste – si pas pathétique – qu’une enquête sur le fonctionnement de Saint-Nicolas a été ouverte par un ministre …socialiste, Pierre-Yves Dermagne. “La vision est peut-être dramatique mais moi, j’ai juste placé ma caméra”, dit Leloup. “Ce n’est pas non plus un film contre le parti socialiste. Mais s’il ouvre des débats, tant mieux.”