Le documentaire du jour: Parolier

Rosario Marino, auteur de J’aime la vie et de 414 chansons d’amour, tendrement raconté par sa fille.

Parolier Prod
Diffusion le 5 juin à 23h15 sur La Trois

Singulier, personnel, poétique, les adjectifs qui viennent pour qualifier Parolier ne sont normalement pas ceux que l’on associe à une biographie. C’est que le film de Rachel Marino n’en est pas tout à fait une. C’est aussi une quête identitaire et un exercice de style bourré d’idées formelles originales. 

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La réalisatrice démarre son documentaire sur ce constat: elle ne sait pas très bien ce que fait son papa. Elle connaît les chansons qu’il a écrites pour Frédéric François, cette collection de tubes yéyé qui se sont vendus par millions d’exemplaires… Mais d’où venaient-elles? Comment est-ce qu’on écrit J’aime la vie ou Chicago? Elle va le lui demander, aujourd’hui, dans la maison de famille, dans le jardin, parmi les poules. Elle va feuilleter les archives, les films, les 19 cahiers couverts de vers raturés écrits avec le même bic, en marquant les pieds des mélodies.

Ce travail impressionniste l’amène à découvrir l’histoire de cet homme, fils de mineur sicilien, ouvrier, élevé dans la volonté de ”s’élever”. Tout démarre à 11 ans, sur la table de la salle à manger. Un copain du grand frère ouvre le cahier de textes et découvre une chanson. C’est Frédéric François, il a 17 ans et décide de la mettre en musique. Le début d’une amitié et d’une collaboration féconde, qui marquera les seventies de tubes trempés dans l’eau de rose. 

Les souvenirs du père comme de la fille se mélangent. Il n’y a pas que dans les chansons qu’il y a de l’amour, il y en a partout dans les images, dans les petites séquences d’animation qui s’insèrent, dans les petites phrases intimes capturées çà et là. En filigrane, on découvre aussi le racisme des Belges face aux Italiens. La carrière s’allonge, jusqu’à Sandra Kim. Le sujet n’est qu’effleuré, vu côté joie et fierté sans évoquer les conséquences désastreuses du succès sur la trop jeune chanteuse. Ça n’était pas l’endroit pour le faire. Et cela aurait assombri la jolie trouvaille qui termine un film enchanteur.

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