
Covid et précarité

Diffusion le 14 juin à 22h30 sur La Trois
Éreinté, vidé. Tant physiquement que psychologiquement. Comme après les matchs de tennis qu’il disputait plus jeune et qui se terminaient au bout de cinq sets. “Quand on est dans la merde, quand on s’appauvrit, ça fatigue aussi de courir à gauche et à droite pour trouver des solutions pour manger, remplir 10.000 papiers administratifs pour avoir droit à ci ou ça”, témoigne Christian (prénom d’emprunt). Les cheveux grisonnants, l’écharpe nouée autour du cou, il sait désormais pertinemment qu’aller faire la file pour récupérer un colis alimentaire n’est pas chose aisée.
La lecture de votre article continue ci-dessous
Pourtant, ils sont de plus en plus à se succéder auprès de plateformes d’aide alimentaire. À Namur, l’ASBL VIVReS est passée d’un peu moins de 5.500 colis le 13 mars 2020 à plus de 8.000 désormais, soit près de la moitié en plus. Même illustration à Liège, où la Cellule Covid a été mise en place en août 2020 pour répondre aux demandes de personnes ayant fait face à une perte de revenus à la suite de la pandémie. Si beaucoup d’étudiants manifestent leurs besoins, la plupart des autres requêtes se font dans l’urgence. “Le CPAS n’est pas la première porte que l’on pousse”, témoigne la superviseuse Lætitia Gobeaux. La pauvreté gêne, et pas uniquement ceux qui y échappent.
Dans la foulée du documentaire Pourquoi nous détestent-ils nous les pauvres ?, la RTBF diffuse ce film d’Yves Dorme, réalisateur spécialisé dans la thématique de la précarité. Ce dernier aborde les difficultés des indépendants et PME, mais aussi des travailleurs qui font face au chômage, à la raréfaction des offres d’emploi, aux licenciements… Le réalisateur part à la rencontre des intermédiaires entre la population et les instances dirigeantes, à savoir les syndicats, les ASBL, les CPAS et autres organisations interprofessionnelles pour évoquer les conséquences directes de la pandémie ainsi que le soutien et les conseils prodigués par les professionnels pour guider les personnes touchées par la récession. Derrière les images, Yves Dorme pose la question du respect de la dignité des personnes pauvres au sein de la société.