Hitler et Staline : les meilleurs ennemis

Diffusion le 20 juin à 21h25 sur La Une

L'Histoire aurait pu être toute autre si Joseph Staline s'était intéressé à Mein Kampf. Dans l'ouvrage publié en 1925, Adolf Hitler évoque entre autres son programme et son désir de coloniser l'URSS pour unifier son territoire. Le maître du Kremlin qui, en coulisse, favorise l'ascension du Führer, n'y prête pas attention.

Préférant une Allemagne fasciste à une Europe soudée contre lui, il interdit aux communistes de s'allier avec la gauche et laisse ainsi Hitler prendre le pouvoir. Même si certains dans l'entourage de Staline lui suggèrent la prudence, inquiets de l'anticommunisme affiché par Hitler, Staline n'en a cure et montre même des signes d'admiration au Führer en 1934 lors de la nuit des longs couteaux. Une nuit au cours de laquelle Hitler fait exécuter les SA, pourtant ses alliés…

La relation à distance entre les deux dictateurs – ils ne sont jamais rencontrés – va donner naissance en 1939 au pacte Molotov-Ribbentrop qui prévoit une neutralité mutuelle entre les deux pays et surtout, le partage de l'Europe en deux zones d'influences. Le monde s'interroge: comment deux idéologies aussi différentes peuvent-elles s'allier? Malgré les mises en garde – dont celles de Churchill – , Staline est confiant. À tort.

En juin 1941, l'Allemagne envahit l'U.R.S.S. C'est l'opération Barbarossa. L'alliance n'existe plus. Dans un documentaire extrêmement bien construit, réalisé par le français Michaël Prazan – spécialiste du genre (Das Reich, une division SS en France) – on (re)découvre chronologiquement la relation entre Hitler et Staline, leur fascination mutuelle et l'influence de l'un sur l'autre. Nourri d'archives – recolorisées pour l'occasion – le film propose également quelques documents inédits, retrouvés dans les archives russes et allemandes. Une magistrale leçon d'histoire.