
La série du jour : Devil

Diffusion le 31 juillet à 20h30 sur BeSéries
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Le monde du trading et les banques d’investissement de Wall Street sont des environnements hypertoxiques. Il est donc difficilement concevable qu’une série montre ce sujet sous un jour favorable. La culture bancaire traditionnelle est marquée par une concurrence brutale où les winners sont généralement ceux qui gagnent le plus d’argent.
La série italienne créée en 2020 par Lux Vide dépeint ce microcosme où les pulsions capitalistes (parfois criminelles) règnent en maître. Mais dans le contexte d’une pandémie mondiale laissant des millions de chômeurs sur le carreau et où les disparités économiques diminuent à peine, on a l’impression d’être un peu hors du temps. Basée sur le roman I Diavoli de Guido Maria Brera, Devils suit la partie d’échecs psychologique qui se joue entre Massimo Ruggero (Alessandro Borghi), le responsable du commerce de l’une des banques d’investissement les plus importantes du monde (la fictive New York London Investment Bank) et son mentor, le PDG de la banque, Dominic Morgan (Patrick Dempsey), après que ce dernier a nommé un autre collègue à la suite d’une âpre bataille pour cette promotion. La série s’appelle Devils pour une bonne raison: en substance, ils sont tous de véritables diables. Les allégories démoniaques de la vénalité et de l’ambition démesurée sont à-propos.
L’acteur italien Alessandro Borghi livre une performance crédible d’un homme prêt à tout pour atteindre le sommet. Face à lui, Patrick Dempsey se détache totalement de la caricature du Docteur Mamour pour laisser place à sa part sombre. L’intrigue est censée se dérouler il y a un plus d’une décennie, dans les années qui ont précédé et suivi la crise financière de 2008. Un instantané d’une époque qui a radicalement changé à certains égards (d’Obama à Trump), tandis qu’elle n’a pas bougé d’un poil et de façon inquiétante à d’autres (corruption financière, disparité des revenus…).