
En difficultés financières, LN24 cherche de nouveaux actionnaires

La chaîne d'information en continu LN24 prévoit un nouvel exercice de recapitalisation, a indiqué lundi son co-fondateur et CEO, Joan Condijts, à Belga. Dans cette perspective, deux de ses principaux actionnaires, Belfius et Besix, ont mandaté une banque d'affaires pour trouver de nouveaux actionnaires et ce n'est pas pour quitter le navire. "Belfius n'envisage pas de sortir du capital de LN24", a affirmé sa porte-parole, Ulrike Pommee.
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Les raisons qui ont mené à cette nouvelle augmentation de capital - la troisième depuis la création de la chaîne en 2019 - sont simples, selon Joan Condijts. "LN24 a connu une année compliquée en raison de la crise du Covid-19. Cette dernière a été un extraordinaire facteur de croissance des audiences", a-t-il reconnu. "Mais parallèlement à cela, comme notre modèle économique est essentiellement basé sur la publicité et que l'année 2020 a été désastreuse de ce point de vue, fatalement, l'année 2020 étant notre première année complète, elle s'est terminée sur plus de trois millions de perte".
Compte-tenu des circonstances, ce bilan n'est pas anormal, a fait valoir M. Condijts. Nous traversons "la plus grande crise économique de l'après Seconde Guerre mondiale. Il n'est pas anormal qu'une jeune entreprise en subisse les conséquences de plein fouet", a-t-il souligné.
Et d'ajouter qu'en 2020, LN24 a réalisé environ 1,4 million de chiffre d'affaires. Un montant qui pourrait doubler en 2021, selon M. Condijts. "C'est le signe que la reprise et la confiance sont là. Commercialement, nous sommes sur la bonne voie", a-t-il assuré.
Conflits et défiance
Trends-Tendance a obtenu plus d’informations en coulisse sur les problèmes financiers de LN24.
Selon des sources internes, si le montant total des pertes dépasse les 7 millions d’euros, cela ne peut pas être uniquement à cause de la crise sanitaire. Certes, elle a fait perdre beaucoup de revenus publicitaires aux médias, mais aujourd’hui, ailleurs, la situation s’est rétablie. Pourquoi pas à LN24 ? D’un côté, on parle de problèmes avec la régie publicitaire de la RTBF, de l’autre de modèles économiques à revoir...
Ensuite, il semblerait que le CEO de la chaîne, Joan Condijts et sa façon de travailler ne soient pas, ou plus, appréciés. On parle même de « défiance », de conflits avec les actionnaires, avec ses collègues et même de conflits d’intérêts puisque les deux administrateurs délégués exercent aussi des positions éditoriales.
Du côté des équipes rédactionnelles, des journalistes sentent le vent tourner. Certains ont quitté le navire, d’autres chercheraient à faire de même... Un sentiment qui ne serait heureusement pas généralisé.
Mais d’après Trends-Tendances, les actionnaires d’aujourd’hui croient encore en leur projet de chaîne belge d’information en continu et pour eux, elle pourrait bien s’installer dans le paysage audiovisuel belge, mais en revoyant sa copie en matière de gestion et de finances.