
Le documentaire à ne pas rater: Petite fille

Diffusion le 27 septembre à 20h30 sur La Trois
Cinéaste de l’exploration des genres, Sébastien Lifshitz (Bambi, Invisibles, Adolescentes) bouleverse avec Petite fille, portrait au long cours d’une enfant de huit ans transgenre. Avec une acuité émotionnelle rare, le film suit le parcours de la mère de Sasha, de l’école à l‘hôpital Robert Debré à Paris, pour faire admettre le genre de sa fille née garçon, et permet à Lifshitz de continuer à filmer ces corps “résistants” aux normes de genre.
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“Il a d’abord fallu trouver une famille qui accepte de me laisser filmer leur enfant sur un an. Grâce à internet et aux forums j’ai pris contact avec des parents qui étaient assez perdus car autour d’eux il n’y avait aucun relais. La France a beaucoup de retard par rapport à d’autres pays comme le Canada, les États-Unis ou certains pays du Nord de l’Europe où il existe des institutions et des lieux pour vous aider. La mère de Sasha a vécu des années de solitude et de culpabilité énormes. Au moment où j’arrive, elle est à bout ” nous confiait le réalisateur au dernier festival de Gand.
Mis sur le côté enfant parce qu’il n’était “pas footeux”, le cinéaste se souvient lui aussi d’une enfance “pas simple” et filme avec une bienveillance qui fait désormais son style: ” Aujourd’hui encore, si une petite fille n’a pas envie de jouer à la poupée et a plutôt envie de s’éprouver physiquement, est-ce qu’on peut lui foutre la paix? Ce que je veux dire c’est qu’on est encore dans des régimes de société très genrés et très séparatistes qui ne vont pas vers la fluidité. J’essaye de comprendre la vie des gens que je filme en étant au plus proche. Pour moi le cinéma c’est l’art d’aimer ”.