
La guerre est déclarée entre la RTBF et la presse écrite privée

La presse
Aux armes
Les éditeurs de presse dénoncent la concurrence de l’offre gratuite d’articles sur le site Web de la RTBF, alors qu’eux doivent monétiser leurs articles en ligne. “Comme si la RTBF offrait gratis le catalogue de Netflix. Plus personne ne paierait pour Netflix”, résume Bernard Marchant, patron de Rossel. Les éditeurs menacent de saisir la justice.
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Poids plume
Le poids des aides à la presse pèse 11 millions tous titres confondus contre 400 millions indexés pour la RTBF. Or, la presse écrite, secteur privé, doit pouvoir survivre pour continuer à offrir du contenu de qualité et refléter une pluralité d’opinions.
Impunité
L’Europe a établi que la RTBF devait se limiter à des activités en lien direct avec l’audiovisuel. Le CSA a constaté que la RTBF ne respectait pas ce cadre. “Mais aucune sanction n’a été prise. La RTBF exerce ses activités gratuites sur le Web en toute impunité. Le CA, la ministre, le gouvernement... Personne ne fait rien”, dénonce François le Hodey (patron d’IPM, qui détient Moustique).
Self-service
Un contrat de gestion pour la RTBF doit être adopté dans un mois. “Mais ce contrat précise que la RTBF doit être le média de référence dans tous les champs d’activités y compris la presse écrite en ligne”, dénonce Bernard Marchant, qui soulève un contrat rédigé par les juristes de la RTBF eux-mêmes, posant un sérieux problème de gouvernance.
La RTBF
Réplique
La RTBF s’étonne de la fronde. Pour elle, le processus de négociation du contrat de gestion s’inscrit dans un débat pluraliste, il est transparent et se finalise avec le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Entre avril et juin, les parties prenantes ont eu l’occasion de s’exprimer publiquement devant le Parlement. Ce fut le cas des éditeurs de presse qui sont venus exprimer leurs craintes et propositions le 22 mai.
Poids lourd
À elle seule, la RTBF dispose d’une dotation publique de 400 millions. Or, les titres de presse génèrent ensemble… 380 millions d’euros. En Flandre, le poids de la VRT est d’à peine 24 % de l’ensemble du paysage médiatique.
Parade
Le nouveau contrat de gestion prévoit l’interdiction des pubs dans la partie “information” de son site Internet. La règle stipule qu’à l’avenir 60 % des articles devraient comporter un lien vers un contenu audiovisuel (vidéo ou podcast) au plus tard dans les quinze jours ouvrables de leur publication. La RTBF devrait aussi mettre à disposition des éditeurs des espaces promotionnels pour leurs offres d’abonnement numérique.
Exemplarité
Selon la RTBF, sans précisions concrètes toutefois, l’objectif est de participer à un écosystème média public et privé qui soit en mesure d’apporter une information complète et rigoureuse.