
Michel Drucker tout l'été sur Nostalgie: «Si c'était à refaire, j'aurais fait médecine!»

Le mois dernier, faute d'avoir pu revenir sur France Inter qui vous a jugé "trop vieux", vous disiez être bon pour des radios associatives dans les maisons de retraite. C'est toujours le cas?
Quand Nostalgie m'a appelé, ça tombait bien, car la radio me manquait. Je n'avais jamais travaillé pour cette chaîne, ni dans ce format de rendez-vous hebdomadaire estival pendant plus de deux mois. Ils sont venus me voir à Paris avec un canevas précis défini avant, pour neuf émissions. Je raconterai des souvenirs liés à ma carrière, aux humoristes, aux chanteurs, aux hommes politiques et aux sportifs, grâce à mes rapports complices que j'ai avec eux, comme avec le vrai public. J'ai bonne mémoire, ça tombe bien! Ça arrive aussi après quelques événements personnels, dont j'ai peu parlé...
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...et avant une nouvelle aventure en télé sur France 3, qui commencera fin août donc?
Vous savez, je vais avoir quatre fois vingt ans le 12 septembre, j'ai du mal à le croire. Ce passage de France 2 à France 3 est en effet un moment important. Je vais retrouver un public proche, provincial et issu de la France profonde. France 3, c'est la chaîne des régions et j'aurai, entre 13h30 et 15h chaque dimanche, un horaire épatant, car familial et intergénérationnel. La chaîne m'a déjà demandé d'être là aux Jeux Olympiques de Paris en 2024, moi qui serai le seul rescapé des JO de 1964! On prépare aussi deux documentaires pour la fin d'année, dont un sur les 40 ans de l'émission Champs Élysées, une autre étape importante de ma vie.
Vous avez signé sur France Télé pour "deux ans et plus, si affinité". Votre limite se situe toujours à 90 ans?
Je ne suis pas si sûr de m'y tenir! Bien que Charles Aznavour a chanté jusqu'à 94 ans, que Line Renaud et Hugues Aufray chantent encore à plus de 90. J'ai de la marge. Là, j'ai bien avancé pour les deux saisons qui viennent. Il y aura un hommage tous les mois aux anciens dont je suis le dépositaire, comme Bourvil, Louis de Funès ou Jean Gabin. Et aussi des spéciales autour de Pierre Bachelet, Daniel Balavoine, Jacques Brel, Annie Cordy, Pavarotti ou Claude Brasseur. De ces idoles dont on ne parle plus!
Que cette longue carrière suscite parfois quelques hostilités, vous le ressentez?
Non, car j'ai une grande capacité d'indifférence. La seule chose qui m'intéresse, c'est la durée, seul juge de paix dans ce métier. Où il faut avoir la chance d'être démodé. Car si vous êtes démodé très tôt, vous êtes à la mode tout le temps! Jean Cocteau disait "Je n'aime pas les modes, car elles meurent jeunes". Il n'y a rien de plus vrai: parce qu'être à la mode, c'est une fuite en avant et c'est angoissant. Être à la mode, c'est courir après la jeunesse. Or la jeunesse, on ne la rattrape jamais!
Et si vous aviez eu vingt ans aujourd'hui, qu'auriez-vous fait?
Ce métier, je ne le ferais plus. Il est devenu trop difficile et violent, avec les enjeux économiques, les tensions, la concurrence et les réseaux sociaux. Et tout va trop vite, sans parler de la multiplicité des chaînes. Pour se faire connaître, il faut plus de temps. Mais je crois que les longues carrières, ça va devenir compliqué. Je serais donc sûrement étudiant en médecine, normalement en troisième année! (sourire)
Vivement Samedi. Tous les samedis à partir de 9h sur Nostalgie