
Fear Street, l’horreur en trois actes

Fear Street, c’est environ 6 heures de film d’horreur. Divisé en trois chapitres, chacun diffusé consécutivement un vendredi, on est à mi-chemin entre la franchise cinématique et la série. C’est un peu « Scream » rencontre « Stranger Things » (la présence de certains acteurs de la série mythique n’y est pas pour rien). De plus, chaque chapitre s’attaque à un genre précis de l’horreur et réussi avec brio à nous tenir en haleine jusqu’au bout.
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Basé sur les romans à succès de R.L. Stine, les films « Fear Street » se déroulent dans des banlieues voisines. Shadyside est terne et morne. A proximité, c’est presque un halo doré qui berce la sublime Sunnyvale, plus riche, plus sécurisée, plus belle que Shadyside. Sans surprise, un malaise général et une détestation mutuelle divisent les deux villes. Mais une tragédie s'y joue en toile de fond. Toutes les quelques décennies, Shadyside est le théatre d’une tuerie de masse, et à chaque fois, le tueur est un habitant de la ville, d'apparence stable et ordinaire qui semble juste craquer.
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Fear Street, 1994 : Un premier acte sanglant
Et c’est justement sur une tuerie de masse que la trilogie s’ouvre. Dans un centre commercial sordide, Heather (Maya Hawke, repérée dans Stranger Things) trouve la mort ainsi qu’une dizaine de personne. Toutes tuées par un Shadysider qui semble, lui-aussi, avoir craqué.
Après cette ouverture sanglante, on découvre enfin notre héroïne principale Deena (Kiana Madeira) une jeune lycéenne de Shadyside corosive et mordante qui traverse une rupture compliquée avec son ex-petite-copine : Sam (Olivia Scott Welch).
Deena découvre bientôt qu’une horde de zombies est après son ex. Et lorsque les efforts pour impliquer la police de Sunnyside - y compris le tristement nommé shérif Goode (Ashley Zukerman) - se révèlent futiles, Deena promet de protéger Sam elle-même. Son petit frère, Josh (Benjamin Flores Jr.), et quelques amis, Kate (Julia Rehwald) et Simon (Fred Hechinger), se joignent à elle pour l’aider dans cette mission.
Très vite, Deena se rend compte que les zombies lancés à la poursuite de Sam sont en réalité les responsables des anciennes tueries de masse de Shadyside. Et puis il y a la sorcière, Sarah Fier, sortie tout droit du 17e siècle qui les possède. Légende urbaine de Shadyside, Deena apprendra rapidement que les légendes ont toute une part de vérité. Et c’est cette quête de vérité et le désir de sauver Sam qui vont la pousser à résoudre le mystère.
Ici, on ressent clairement les inspirations de Scream. De nombreuses références (le fameux masque notamment) sont parsemées dans le film qui sent bon les Nineties. Looks grunge, mix-tape sur casette, gadget de l’époque, Fear Street, 1994 est un slacker des plus réussis qui nous accroche et nous donne envie de regarder la suite.
Fear Street, 1978: Un second acte gore
Peut-être le meilleur volet de la trilogie, Fear Street, 1978 nous transporte dans un camp d’été américain, le Camp Nightwing où une fois la nuit tombée, ce ne sont pas des chamallows qui sont grillés au coin du feu.
Ce second chapitre suit l’histoire de deux campeuses, les sœurs Ziggy (Sadie Sink) et Cindy (Emily Rudd). Là où Cindy est prude, contrôle-freak et miss parfaite, Ziggy est plus rebelle, moins à sa place dans l’univers poli et organisé du camp. Sous la bande-son des « The Runaways », la vie du camp quasi idyllique se déroule sous nos yeux.
Jusqu’à ce que la nuit tombe, et qu’un Shadysider craque, à nouveau (vous commencez à voir le schéma ?). Dans le même esprit gore qu’un "Massacre à la tronçonneuse", le Camp Nightwing devient rapidement le théatre d'un carnage sanglant et brutal à souhait.
Pourtant, aucun sentiment de déjà-vu ne nous habite au moment de visionner le film. Fear Street, 1978 n’est pas un clone éducoré de son grand frère. Loin de là. C’est probablement dû au jeu de haute voltige que le duo de sœur nous offre.
Au terme de 109 minutes haletante de ce second volet, on est convaincu. On commence à mieux comprendre ce qui se trame, à identifier les premières possibles causes et on se lance même dans nos propres théories improbables sur le pourquoi du comment nos amis shadysiders semblent craquer… En tout cas, on attend l’ultime volet avec impatience.
Fear Street, 1666 : l’ultime acte
Le dernier volet, et le plus long de la trilogie, nous emmène encore un peu plus loin dans le temps et nous catapulte au 17esiècle. Glissé dans la peau de la tristement célèbre Sarah Fier, on comprend enfin les origines de la malédiction.
L’ensemble du cast revient dans une version costume d’époque et nous fait vivre les premiers jours d’Union (la ville à l’origine de Shadyside et de Sunyvale). Ici, la trilogie fait la part belle aux histoires de sorcières et au surnaturel. On remonte lentement le fil et les pièces du puzzle se mettent petit à petit en place. On voit Sarah Fier sous un autre angle et le véritable vilain de l’histoire est enfin dévoilé.
Dans la seconde partie du film, on assiste à une véritable course contre la montre et à un combat final, à la Carrie pour sauver Sam. Et avec notre bande de shadisiders préférés, on est entre de bonnes mains.
Pour conclure, la trilogie Fear Street souffle un vent de fraicheur sur le genre tout en actualisant ses grands principes en leur rendant honneur. L’acting y est résolument bon et la mise en scène dynamique. On est loin de trembler de peur à chaque instant, même si quelques cris occasionnels peuvent nous échapper. Mais on est comme happé dans cet univers. L’intrigue est suffisamment solide et bien ficelée pour nous tenir en haleine pendant 6 heures et on se surprend à binge-watcher cette saga avec grand plaisir…