
Je suis belge (une fois) !, le documentaire plein de tendresse

Si la RTBF se plante, régulièrement, en tentant des choses qu’elle n’a pas les moyens d’assurer ou en copiant tant bien que mal des concepts qui ne lui ressemblent pas, il lui arrive de temps en temps d’avoir une vraie bonne idée. Ça a été le cas avec Les héros du gazon par exemple, qui ne pouvait avoir nulle part ailleurs une telle saveur. Dans un genre très différent, c’est aussi le cas avec Je suis Belge (une fois)! Une émission étrange, biscornue, inégale, qui caresse notre bienveillance – et notre belgitude - dans le sens du poil. On la doit à Catherine Lorsignol, journaliste de Devoir d’enquête, qui travaille habituellement sur des sujets plus austères. Dans ce documentaire régional fourre-tout, elle nous présente en quelques minutes des personnages anonymes et sans histoire auxquels on a envie de s’attacher.
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On voit défiler Patrick, un collectionneur de béton-nières (grandeur nature et miniatures), Andrée (photo), figure de proue octogénaire d’un bistrot qu’elle n’entend pas lâcher, Salvatore, recordman du monde du sur-place à vélo (17h27!), la jeune Marie, qui a transformé sa maison en “dîner” fifties ou une Mireille Mathieu locale qui court mais ne chante pas - tandis que des inconnus se posent en présentateurs le temps d’une demi-phrase. Une sorte d’anti-Strip-tease sans queue ni tête, qui joue sur l’esprit Bisounours et Fête des voisins. Et le temps d’une émission (25 minutes environ), ça marche. On accroche, on sourit, et on se surprend à attendre dans les émissions suivantes le concours de chants du coq ou la Beyoncé hennuyère. Cyniques s’abstenir…