
Affaire Alstom, une guerre secrète à 12 milliards d'euros

Diffusion le 18 octobre à 22h45 sur France 2
Le 9 février 2014, à l’hôtel Bristol de Paris. Cinq personnes dînent dans une petite salle discrète de l’établissement. D’un côté de la table, il y a Patrick Kron, P.-D.G. d’Alstom, et Grégoire Guillaume, directeur du réseau électrique du même groupe. En face d’eux, Jeff Immelt, le boss de General Electric, l’un des plus importants conglomérats du monde, et ses associés Steve Bolze et John Flaherty. L’enjeu des discussions? La vente de la branche “énergie” d’Alstom. À cette époque, l’entreprise française est active dans le transport via la fabrication de trains (métros et tramways) et dans l’énergie, où elle est l’un des leaders mondiaux en centrales électriques et en turbines de centrales nucléaires. Pour les Américains, c’est donc l’occasion de s’attaquer au marché européen. Dans les jours qui suivent, la somme de 12 milliards de dollars est posée sur la table. Puis, coup de tonnerre: l’agence Bloomberg dévoile l’existence de ces discussions.
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La France s’embrase: dix ans plus tôt, c’est grâce à des fonds publics qu’Alstom était parvenu à se sortir d’une situation financière délicate. Une vente aux Américains ferait donc particulièrement tache. Au cours de ses recherches, le cabinet d’Arnaud Montebourg, le ministre de l’Économie et du Redressement productif de l’époque, découvre qu’Alstom est menacé par une enquête du département américain de la justice pour des faits de corruption, le cadre Frédéric Pierucci croupit d’ailleurs en prison depuis quelques mois. Y aurait-il un lien de cause à effet entre cette enquête et la revente? Pour son deuxième épisode en télévision, l’émission Affaires sensibles interroge une grosse partie des acteurs impliqués (Montebourg, Pierucci, Kron) pour tenter de lever le voile sur une affaire aux enjeux économiques considérables.