
À la télé ce soir: Joséphine Baker, première icône noire

Diffusion le 28 novembre à 23h35 sur Arte
“J'ai deux amours, Mon pays et Paris.” Pourtant, c'est surtout dans la Ville Lumière que la native du Missouri rencontrera la gloire, au contraire d'un pays natal où la ségrégation raciale ne laissait aucune chance à une jeune femme noire de disposer des mêmes droits que les citoyens blancs. Employée comme domestique et traitée quasiment en esclave, elle partira à 13 ans pour New York où elle parviendra à intégrer une troupe de music-hall. Ce qui l'amènera en France en 1925, en plein cœur des Années folles. Et très vite, Joséphine Baker va s'imposer sur scène comme vedette de la Revue nègre, un spectacle musical où elle danse la charleston, quasiment nue, dans un décor de savane et au son des tambours. Le succès est foudroyant, il ne quittera plus l'artiste. Qui ressent dès lors comme une délivrance la tolérance régnant à Paris, certes sur fond de fantasmes coloniaux vivaces pour l'époque, mais aux antipodes de ce qui se pratique alors aux États-Unis.
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Ce racisme américain, Joséphine en fera les frais lors de ses premières tournées dans son pays d'origine. Il faudra la marche pour les droits civiques à Washington, en 1963, où elle s'adresse à la foule aux côtés de Martin Luther King, pour qu'elle y perçoive enfin un début d'évolution positive. Chanteuse, danseuse, résistante pendant la Seconde Guerre mondiale, militante engagée contre la xénophobie…: les multiples facettes de la star ont contribué à bâtir sa légende et à faire d'elle une icône intemporelle, même 46 ans après son décès. Dès ce 30 novembre, elle rejoindra au Panthéon des personnages historiques tels que Jean Jaurès, Victor Hugo ou encore Simone Veil. Un bel hommage pour lui témoigner l'amour de Paris et de la France.