Pourquoi fait-on l'autruche face au changement climatique?

Arte explique pourquoi notre cortex a du mal à regarder la prophétie climatique en face.

fonte des glaces due au changement climatique
© Unsplash
Diffusion le 12 mars à 22h40 sur Arte

On pourrait invoquer la philosophie des trois singes: ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire. Une sagesse dont l’objectif serait simple: ne pas souffrir ­face au Mal qui se profile. Un peu court, nous dit Arte qui a pondu un documentaire rigoureux de 52 minutes afin de s’immerger dans ces illusions cérébrales qui nous concernent tous. On y croise la neuroscientifique Tali Sharot, qui est formelle: devant n’importe quel danger, l’être humain a tendance à appliquer la politique de l’autruche. Il ne faut pas ­remonter bien loin pour dégoter des ­arguments: que ce soit lors de l’apparition du Covid ou à l’approche du conflit ukrainien, on a été très nombreux à ­minimiser les choses, alors que le drame était bel et bien en face de nos mirettes.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

La psychologue en sciences cognitives Andreas Kappes donne une explication: “Notre cerveau s’intéresse aux informations qui confirment sa vision du monde, pas à celles qui la contredisent”. C’est la raison pour laquelle nous avons du mal à ­admettre que les changements clima­tiques sont en train de bouleverser nos existences. Car dans le fond, nous ne voulons écouter que des messages positifs, et tant que la catastrophe se contente de sonner à notre porte sans y entrer, on ne s’inquiète pas plus que cela. Ou du moins, on préfère continuer à vivre “normalement”. Cet aspect climatique occupe une bonne part d’un documentaire passionnant à travers lequel la ­science interroge la sociologie ou même la philosophie. À coups d’expériences étonnantes, il montre comment nos neurones polarisent les opinions - allez faire un tour sur les réseaux sociaux si vous ne nous croyez pas - et permettent aux algorithmes d’enfermer ces mêmes opinions dans des “bulles de filtres” - retournez donc sur les réseaux si vous êtes toujours sceptique, puis on en reparle.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité