
A la télé ce soir: En Ukraine sous les bombes

Ce mercredi sera placé sous le signe de l’Ukraine du côté de la RTBF. En parallèle de Radios Ukraine menées sur toutes les radios du pays, La Une diffusera une soirée spéciale. En première partie, Sacha Daout présentera un QR le débat Solidarité Ukraine. Accompagné par des envoyés spéciaux, en duplex depuis l’Ukraine, il fera le point sur la situation et donnera également la parole aux réfugiés ukrainiens. Ensuite, à 22H00, La Une proposera Zelensky, le clown devenu chef de guerre, un portrait en profondeur du président ukrainien.
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Enfin, à 23h00, c’est un documentaire exceptionnel qui sera diffusé, En Ukraine sous les bombes «tourné à l’arrache» selon les dires de Xavier Nicol, le journaliste suisse de la Radio Télévision Suisse qui en est l’auteur. Venu en repérages en Ukraine dans la région du Donbass pour un sujet pour Temps présent (une émission diffusée en Suisse mais aussi sur TV5 monde) dont le sujet devait être une immersion avec les patrouilleurs de la mer d'Azov à Marioupol - il fait d’abord halte à Advievka, une ville du Donbass où il a rendez-vous avec un commandant emblématique de l’armée ukrainienne. Un entretien qui n’aura pas lieu. Uniquement accompagné d’un traducteur, Denys, et d’un chauffeur, Dyma - un volontaire vétéran auquel il avait déjà fait appel lors d’un précédent reportage en 2019 – Xavier Nicol prend la route de Marioupol. En chemin, il s’arrête chez Vania et Valia, un couple de retraités vivant à Chermalyk – un village sur la ligne de front - venant en aide aux soldats ukrainiens depuis les débuts du conflit en 2014. Il décide d’y passer la nuit. Une nuit qui va se révéler très courte: à 2h du matin, lui et ses hôtes sont réveillés par des tirs différents des autres soirs. Vladimir Poutine vient d’envahir l’Ukraine.
Sous les tirs de missile GRAD, Xavier Nicol quitte Vania et Valia, non sans avoir recueilli leur témoignage («Quand cette racaille de Poutine vient dire qu’il vient ici pour sauver les populations russophones… moi je suis russophone, je n’ai pas besoin d’être sauvé, mon pays c’est l’Ukraine»). Les conseils de l’ambassade sont clairs: il faut rejoindre Kiev. Sur la route, Xavier Nicol s’arrêtera chez d’autres connaissances, Yulia et Arthur, un couple de snipers. Il les retrouve en pleine effervescence: pour la deuxième fois de leur vie, ils vont confier leurs enfants à des proches et se rendre au combat. Face à la caméra, quand on l’interroge sur la fin éventuelle de cette guerre, Yulia a ces mots terribles : «Oui, quand la Russie disparaitra seulement à ce moment-là ».
De retour à Kiev, Xavier Nicol passera une dernière soirée avec son chauffeur Dyma avant de quitter l’Ukraine, à bord du dernier convoi organisé par l’ambassade suisse. Un déchirement pour Xavier Nicol qui nous confie qu’il retournera là-bas, dès que les conditions le permettront: «J’ai un vrai sentiment d’inachevé. Et j’ai laissé des amis sur place. Le lendemain de mon départ, Vania et Valia sont allés se réfugier à Mariupol. Aujourd’hui, ils ne répondent plus au téléphone.»