
À la télé ce soir: Killing Eve, l'heure des adieux

Diffusion le 2 avril à 20h30 sur Be1
Dernier tour de manivelle pour Villanelle? C’est à peu près sûr et ce n’est peut-être pas plus mal. Peut-être. Parce que depuis le début de cette série ovni créée par la magicienne Phoebe Waller-Bridge (Fleabag) au départ du roman de Luke Jennings, Codename Villanelle racontant les péripéties d’une tueuse à gages de la mafia russe, on sait qu’elle vaut beaucoup plus que son fil rouge ”cours après moi que je t’attrape”.
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Rappelons que la série Killing Eve, c’est en gros la course sans relâche par la détective Eve Polastri derrière Villanelle, tueuse à gages professionnelle. Mais ce parfum policier est juste une excuse idéale de Waller-Bridge pour creuser son vrai - et seul - sujet: la relation “Je t’aime à te tuer”, jamais vue au petit écran, entre deux femmes qui n’ont pas besoin d’hommes pour se définir et encore moins pour vivre. Emballée avec génie entre le genre policier, l’espionnage à la 007 parodique (on ne compte pas le nombre de travestissements et de costumes de Villanelle) et la folie drôle et cruelle des Tex Avery (Villanelle, c’est Jerry de Tom et Jerry qui aurait versé complètement dans ses tendances psychopathes), Killing Eve, qui nous balade avec ravissement dans les plus belles villes européennes, est déjà un morceau de miel.
Mais la série ne serait rien sans ces deux femmes complexes (incarnées magistralement par Sandra Oh et Jamie Comer), la flic mal mariée et la tueuse sans empathie, dont les relations sont triturées avec cette espèce de fascination que peuvent avoir certaines femmes pour d’autres femmes. Et après une saison 3 en demi-teinte où elles se quittaient sans s’embrasser sur un pont, cette ultime saison revient aux fondamentaux pour se resserrer sur elles. Juste elles. Qu’importe l’énigme Villanelle non résolue.
https://www.youtube.com/watch?v=SPJZ39qK33M