
Jean-Luc Delarue: la chute du prodige du PAF

Il y a dix ans jour pour jour, les médias français titraient en une sur la mort de Jean-Luc Delarue, des suites d’un cancer. Un choc dont la télé française se souvient encore, tant il a marqué au fer rouge l’histoire du paysage audiovisuel français (PAF). Étonnamment, l’ancien présentateur - producteur de France 2 voit son docu-hommage diffusé non pas sur le service public mais sur TF1 (où travaillent désormais ceux qui avaient déjà réalisé un documentaire sur lui en 2015). Une petite bizarrerie qui n’empêche pas la chaîne privée de prendre l’affaire à cœur.
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La récolte des témoignages a ainsi été si fructueuse qu’il n’y a tout simplement pas de voix off pour donner des éléments de contexte supplémentaires. Tout est raconté par sa famille, ses nombreux collègues voire ses concurrents. Grosso modo, le docu pourrait être découpé en deux parties. La première parle de son ascension, la deuxième, de sa chute. Dans les deux cas, l’analyse s’attache à identifier les raisons sous-jacentes de ce destin brisé, le génie de Delarue ayant fini par se fracasser à force d’être mis sous pression. Encore plus appréciable: il y a toujours une bonne dose de regard critique sur le destin de la star, que ce soit son enfance, le sommet de sa carrière ou sa chute causée par l’alcool, la drogue et son caractère parfois volcanique. Sa mère elle-même lui reconnaît aussi ses forces comme ses faiblesses.
Ses collaborateurs les plus proches montrent comment il pouvait être absolument épatant dans son travail (avec sa boîte, Réservoir Prod, il a écrit les lettres d’or des émissions de témoignages, comme avec Ça se discute), mais aussi comment il pouvait être limite tyrannique une fois plongé dans la drogue pour oublier ses difficultés. Un regard cru sur une personnalité incontournable, qui éclaire en même temps sur les coulisses des studios de la télé française de l’époque.