
Qui est César, le Marseillais qui représente la Belgique à Top Chef 2023? «Je suis assez fier de ce que j’ai fait»

Le 6 mars, RTL-TVI vous invite à revenir en cuisine! La chaîne privée lancera ce jour-là la 14e saison de Top Chef, avec son lot de nouveautés. De nouvelles épreuves revisiteront le concept de l'émission avec une bonne dose de suspense. Parmi les surprises au programme: une épreuve spéciale d'Hélène Darroze, qui n'aura pas sa propre équipe mais qui aura pour tâche de repêcher (en secret) un des candidats éliminés pour l'amener direct en finale.
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Parmi les 16 candidats en lice, un seul représentera la Belgique cette année. Petite nuance exotique: il n'est pas Belge mais Français. Il s'appelle César Lewandowski et s'il habite aujourd'hui à Bruxelles, il vient de la cité phocéenne. Quand on le rencontre aux Halles Saint-Géry, où il tient un pop-up de street food, il se confie à nous sur son parcours marqué par de nombreux voyages qui ont fini par le mener tout droit vers notre pays.
Un cuistot globe-trotteur
L'histoire d'amour entre César et la cuisine a toutefois commencé sur une tragédie. À seulement huit ans, il est atteint d'une leucémie. S'en suivent près de huit mois en chambre isolée, puis un an cloitré dans sa maison. C'est alors qu'il se prend de passion pour les fourneaux. "Quand je suis tombé malade, la cuisine m’a permis d'exister et de trouver une occupation qui permettait de dire aux parents ‘J’ai appris à faire ci ou ça’", nous explique-t-il. Il a seulement 9-10 ans et il ne le sait pas encore, mais c'est ce qui va lancer sa carrière. Il n'est même pas adolescent mais il sait déjà faire des plats raffinés, comme ses raviolis à base de poisson avec une sauce au gambas, en s'inspirant d'une recette vue en Italie.
Déjà à cette époque-là, on sent son goût pour les voyages, et cela ne va pas le quitter. À 18 ans, il arrive en Belgique et y reste un an, avant d'aller dans la prestigieuse école Ferrandi de Bordeaux. Il reste alors quelques années dans son pays natal et devient assistant du Chef Alain Passard au sein de son restaurant trois étoiles parisien L'Arpège. Mais à nouveau, il rêve d'ailleurs. "Je voulais voir ce que le monde avait à m'offrir, et je suis allé à Bali. Mon envie de voyager est très présente, et c’est d’ailleurs pour cela que par la suite, je suis allé en Belgique et que je ne suis pas rentré à Marseille. [...] J’adore Marseille et je suis Marseillais avant tout, mais y vivre, ce n’est pas comme y être en vacances. [...] Je vais un peu où le vent me mène. La vie n’est jamais linéaire et on peut se retrouver ici ou là en fonction des opportunités et de ce qui nous fait plaisir".
César aime donc parcourir la planète. Mais s'il a posé ses valises chez nous, c'est aussi pour d'autres raisons. Il y a trouvé non seulement un bon accueil et l'amour, avec la chanteuse belge Lea Rue, mais aussi d'intéressantes possibilités de carrière. "On m’a donné la possibilité d’exprimer ma cuisine donc pourquoi ne pas rester ?". Il est ainsi devenu chef au restaurant bruxellois La Chaloupe d'Or en 2019, avant de s'investir dans la street food avec le Hearth Project en 2021.
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Top Chef: "Je ne pensais pas avoir le courage de le faire, mais je ne voulais rien me refuser"
Au fil de toutes ses expériences, la cuisine de César s'est diversifiée, s'est métissée. "Il n’y a rien de 100% belge, 100% marseillais ou 100% asiatique. Aujourd’hui je fais un pop-up de street food aux Halles Saint-Géry où la base est inspirée de la cuisine belge, avec un sandwich à la carbonade. Mais on y trouve aussi du crabe à carapace molle avec du basilic thaï, donc plus de tendance asiatique". Son attrait pour la street food, à laquelle il veut donner ses lettres de noblesse tout en gardant cet aspect accessible, est également dans l'air du temps. "Cela me ressemble, même si je garde la possibilité de faire de la cuisine plus élaborée. Ces deux côtés me ressemblent et cela m’aide à m’adapter aux différentes situations du concours Top Chef".
Top Chef, c'était d'ailleurs une étape de sa vie qu'il a hésité à franchir. "Je ne pensais pas avoir le courage de le faire. Je croyais que ce n’était pas pour moi. Puis quand je me suis lancé en tant qu’indépendant, je ne voulais plus rien me refuser. Tout m’était plus ouvert qu’avant et il fallait absolument faire connaître ma cuisine, montrer qui j’étais", confie-t-il. Après réflexion, il a donc postulé. Puis le temps passe. Après trois mois, toujours pas de réponse. "J’ai donc estimé que je n’étais pas pris. Puis finalement, ils m’ont appelé". Le problème, c'est qu'il a fallu alors chambouler ses plans. "Pour participer à l’émission, j’ai dû tout quitter. Ce n’était pas facile parce qu’il a fallu trouver des gens pour me remplacer puis organiser ce départ en trois jours [...] On n’a pas le temps de peser le pour et le contre, de savoir si vous êtes prêt ou pas. Donc vous dîtes oui et c’est parti! Je marche un peu aux impulsions et cela me réussit plutôt bien".
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"Le plus important pour moi avec Top Chef, c’était d’y prendre du plaisir"
Aujourd'hui, César, qui avait regardé quelques saisons de Top Chef avant de participer, se dit "content d’avoir fait ce concours", sans avoir de regret. Il était également curieux de découvrir les coulisses de l'émission. "J’étais impressionné. Il faut dire que les moyens sont immenses. Je crois qu’il y a plus de 120 personnes sur le tournage, avec toutes ces caméras qui passent", se souvient-il. Il décrit également cette atmosphère "bande de potes" qu'il a apprécié avec les autres candidats. "Aujourd’hui, on est encore tous en contact et j’en invite à venir à Bruxelles".
"Il y a juste envie de s’impliquer passionnément dans ces projets. Le plus important pour moi avec Top Chef, c’était d’y prendre du plaisir". Une mission accomplie! Le public doit découvrir son parcours à partir de mars prochain mais en tout cas, il se montre satisfait. "Je suis honnêtement assez fier de ce que j’ai fait. Tout n’était pas abouti comme on aurait voulu mais je suis content".
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En tout cas, on suppose qu'il n'a pas éliminé dès le début. La raison ? "On m’a dit ‘Si tu ne passes pas la première étape, tu changes de pays’", dit-il en riant. Force est de constater qu'aujourd'hui, il est toujours là! Il pourra ainsi continuer à consommer ses deux pêchés mignons découverts en Belgique: la croquette aux crevettes et "surtout" l’américain. Quant à la réaction du public, César dit espérer que les téléspectateurs le verront "comme un garçon sincère, passionné et humain". "La télé est un prisme mais ce n’est pas ce que je suis dans mon entièreté. Je serai d'ailleurs toujours ouvert pour discuter avec les gens qui m’ont vu à la télé et qui voudraient en savoir plus".