Un an de guerre en Ukraine : deux documentaires à ne pas manquer cette semaine

À moins d’être troglodyte, impossible de ne pas avoir entendu parler de l’invasion de l’Ukraine. Toute l’actu tourne autour de ce sujet et après un an à ­analyser le conflit, les médias innovent pour ­comprendre toujours mieux ce qui s’y trame. ­Comment? Tout simplement en s’intéressant à ce qui se cache là où les caméras n’ont pas droit de cité.

Face à Poutine, vendredi 24 février à 20H05 sur Tipik

C’est notamment le cas d’un premier docu, Face à Poutine, qui permet de savoir pourquoi les Occidentaux ont échoué à empêcher la dérive belliciste du Kremlin. Pour cela, l’émission révèle les cou­lisses des tractations diplomatiques entre les deux camps depuis 2011, à la fois par rapport à la guerre en Ukraine et en Syrie. Une tâche rendue possible grâce aux interviews de très nombreux chefs d’État et hauts responsables occidentaux et russes (Hollande, Cameron, Stoltenberg, Porochenko, Zelensky, etc.). L’immersion est inégalable grâce à la richesse de sa documentation et permet de voir à quel point les tactiques de Poutine sont redou­tables. En misant sur les divisions de ses adver­saires et le recours éhonté au mensonge lorsqu’il est mis en difficulté, il a décontenancé ses adver­saires qui n’ont pu remporter que de rares victoires politiques. L’analyse est irréprochable et nous ­permet de comprendre toute la complexité de la situation. Le tout avec une approche très humaine, les interviews permettant d’avoir une perspective à hauteur d’homme.

Russie, journal d'une année de guerre, mardi 21 février à 23h45 sur Arte

Un autre documentaire montre aussi ce que les médias n’ont normalement pas le droit de filmer, en l’occurrence en interrogeant en catimini les Russes sur leur ressenti par rapport à la guerre en Ukraine. Une initiative risquée pour la réalisatrice, qui a été expulsée récemment de Russie. Le résultat est toutefois à la hauteur. On découvre ainsi comment des personnes lambda ont été affectées par l’enlisement du conflit, parfois en soutenant totalement le pouvoir, d’autres devenant au contraire toujours plus critiques. Des témoignages éclairants et rarissimes qui permettent cette fois de constater qu’en plus de désarçonner les Occidentaux, Poutine est surtout le roi pour contrôler son propre peuple.