
Natascha Kampusch, la confession-événement : un docu malsain et perturbant

Diffusion le 7 mars à 21H25 sur TMC
Le 2 mars 1998, une Autrichienne de 10 ans, Natascha Kampusch, se rend à l’école lorsqu’un homme la kidnappe et l’enferme dans la cave de sa maison, où elle restera plus de huit ans avant de s’en échapper. Depuis, le public ne cesse de se passionner pour son histoire. C’est ce qui amène TMC à diffuser un énième docu sur elle. Mais attention: ici, la chaîne promet un “dispositif inédit” pour comprendre ce qu’elle a subi. L’idée est non seulement de l’interroger sur le sujet mais aussi de lui faire découvrir aux côtés d’un criminologue… la reconstitution le plus fidèle possible de son ancien cachot.
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En toute franchise, cette réimmersion de Natascha Kampusch dans cette cave nous perturbe. Certes, elle a accepté de le faire, mais lui infliger ça? Cette épreuve est d’autant plus inutile qu’on n’y apprend rien de plus que ce qui a déjà été dit par ailleurs. Le malaise devient même explicite lorsque le criminologue insiste pour savoir si elle a été victime d’un geôlier pédophile. Qu’importe qu’elle refuse de répondre, il revient plusieurs fois à la charge. La preuve qu’il s’agit ici d’un spectacle audiovisuel, limite malsain. L’utilisation d’une musique d’ambiance “angoissante” et de phrases grandiloquentes confirme notre ressenti (comme lorsqu’il est affirmé que seule une personne sur cent aurait survécu à la place de Natascha Kampusch). Au final, on a surtout l’impression que si elle s’est pliée à l’exercice, c’est pour prouver sa bonne foi face à un public qui doute parfois de son honnêteté, comme elle le raconte à la fin du docu. C’est d’ailleurs la seule partie intéressante de l’émission. On découvre ainsi comment plusieurs médias ont colporté des rumeurs sur elle (elle aurait tout inventé, ou participé à un réseau pédocriminel, etc.), avec de terribles conséquences sur sa famille. Une sensibilisation au “victim blaming” qui fait réfléchir… à rebours du reste du docu.