Le film de votre soirée : Elvis, le biopic tout sauf sobre sur Presley

Audacieux, clinquant, baroque, monstrueux, rock, Elvis est bien à l’image du King, incarné par un exceptionnel Austin Butler.

Elvis
© Prod.
Diffusion le 11 mars à 20h30 sur Be1

Elvis, le King, le roi du monde avant Michael Jackson, le rockeur dont le déhanché diabolique a provoqué la foudre d’une Amérique des fifties propre sur elle croyant en Dieu et en Doris Day, Elvis donc a maintes fois été porté à l’écran. Pas seulement comme acteur dans des nunucheries vaguement “western” comme Le cavalier du crépuscule (1956), prétexte à mettre en avant sa voix et son physique incroyables. Mais aussi dans une pléiade de films plus ou moins inspirés d’une partie de sa vie ou des fictions comiques, où il a été incarné par des acteurs tels que, dans le désordre, Michael Shannon, Harvey Keitel ou David Keith.

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Bref, sur Elvis, tout a été vu, lu, entendu. Autant dire que l’on était suspicieux à l’idée d’un Baz Luhrmann sacrifiant lui aussi à la grande mode des biopics, après les néanmoins excellents Rocket Man sur Elton John et ­Bohemian Rhapsody autour de Freddie Mercury. Au contraire des deux précédents, Luhrmann n’opte pas pour une chanson de l’idole rock des ­jeunes comme titre de film. Mais pour un sobre Elvis.

Le film est pourtant tout sauf sobre, explorant, sur une période de vingt ans, dans un grand décor baroque cher à Luhrmann et à sa démesure, l’étrange relation entre le King et son producteur, le mystérieux colonel Parker. Mais faisant fi de la prétention ou du déballage de l’info croustillante, tout en n’évitant pas dans son storytelling les démons de l’icône extravagante, ­Luhrmann tente - et y arrive - de comprendre Elvis dans son essence. À travers, bien entendu, son irrésistible ascension de petit gars du Tennessee dans l’Amérique puritaine des années 50 fort bien rendue. Mais surtout à travers son anima, sa fièvre rock, que l’incroyable Austin Butler, sans chercher à ressembler à son modèle, parvient à restituer avec une vérité confondante. Elvis, c’est lui!

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