Première Guerre mondiale : les ACM, ces soldats belges au destin inattendu

Diffusion le 11 mars à 20h35 sur La Trois

Fin 1914. La Belgique est presque totalement envahie par l’Allemagne et les autorités ­belges exilées en France se demandent comment combattre sur le front de l’Yser. Elles créent alors un corps d’armée novateur, doté de blindés flambant neufs qui représentent la crème de la ­technologie militaire de l’époque. Son nom: les autos-canons-mitrailleuses, ou ACM. Ce groupe de quelques centaines d’hommes, parfois à peine majeurs, connaîtra toutefois un destin inattendu, étant finalement envoyé en mission à travers le monde durant toute la Première Guerre mondiale.

C’est cette véritable aventure humaine que retrace ici l’ancienne journaliste de la RTBF Françoise ­Lempereur, notamment grâce au témoignage d’un ancien membre des ACM, le futur écrivain Marcel Thiry. On découvre ainsi cette formation partant sur le front de l’Est, où elle sert le tsar, et plus précisément dans l’actuelle Ukraine. Un récit qui a une résonance particulière à l’heure de l’invasion lancée par Vladimir Poutine, et des similitudes dans l’évocation de phénomènes comme celui de la raspoutitsa. Mais surtout, on découvre à quoi ressemblait la guerre à l’autre bout du continent, alors que la Russie allait basculer dans le communisme. Cet épisode dans l’Ukraine d’alors est le moment le plus intéressant du documentaire.

Pour le reste, après la révolution russe, les ACM parcourent l’Asie et l’Amérique mais on ne sait pas grand-chose de ce qui s’y passe, tant l’épisode est expédié rapidement. Autre défaut: les anecdotes trop nombreuses et un rythme presque soporifique par moments. On apprécie néanmoins la quantité impressionnante d’images de l’époque prises par les ACM, ce qui permet ici d’illustrer remarquablement bien le récit de Marcel Thiry. Enfin, le débat qui succède à la diffusion du documentaire permet tout de même de combler les lacunes du programme en répondant aux questions que l’on pourrait se poser sur les ACM.