
Le film de votre soirée : La nuit du 12, grand gagnant des César

Diffusion le 18 mars à 20h30 sur Be1
Inspirées ou non de faits réels, les histoires policières au cinéma et à la télé restent rarement irrésolues. Sans doute parce qu’il est rassurant de voir le bon droit triompher face à la cruauté humaine. Il en va autrement dans la vraie vie: en France, environ 20 % des crimes de sang restent non élucidés. C’est le cas de l’affaire Maud Maréchal, une jeune femme de 21 ans dont le corps calciné a été retrouvé en mai 2013. Dix ans plus tard, son assassin court toujours. Relaté dans le livre documentaire de Pauline Guéna, 18.3 - Une année à la PJ, ce crime horrible et sa non-résolution ont marqué le réalisateur Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien): “Pauline s’attarde sur un des policiers de cette enquête. C’est le rapport de cet homme à cette affaire qui m’a touché. J’ai senti que le film pouvait raconter l’obsession et le trouble grandissant d’un enquêteur scrupuleux face à un crime irrésolu”.
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Zodiac, de David Fincher, mettait déjà en avant cette quête obsessionnelle, mais vaine, de la vérité. Mais La nuit du 12 va plus loin, en questionnant la violence masculine dont les femmes sont victimes, lançant ainsi une réflexion forte sur les rapports hommes-femmes. Avec à la clé un carton plein aux César (six statuettes, dont celles du meilleur film et de la meilleure réalisation), avant d’être aussi honoré une semaine plus tard aux Magritte (entre autres pour Bouli Lanners, meilleur acteur). Un polar magistral parfaitement résumé par Caroline Benjo, une de ses productrices, à la soirée des César: ”Dans le film, les hommes écoutent d’autres hommes débiter des propos profondément misogynes, mais surtout ils écoutent des femmes qui leur tendent un miroir sans concession. C’est pour cela que ce film nous bouleverse mais aussi nous apaise profondément. Vive les femmes, et vive les hommes qui rejoignent leur combat, car ce combat, nous devons le mener ensemble”.