
Face au juge sur RTL-TVI : les raisons d'un succès

Diffusion le 19 mars à 19h50 sur RTL-TVI
“Si Face au juge ne fonctionne pas, on m’a bien prévenue que ça serait pour ma pomme!”, nous confiait en 2015 Julie Denayer au moment où elle mettait en place ce programme dévoilant les coulisses de la justice. Une émission qu’elle produit et anime pour la neuvième saison et qui, en parallèle à ses deux autres cartons sur la chaîne (Crimes parfaits et Indices), est la seule à être plus regardée que les JT (540.000 téléspectateurs en moyenne). Une réussite éclatante, qui s’explique tant par un perfectionnisme journalistique rare que par la demande croissante de contenus locaux. “RTL a toujours eu la belgitude dans son ADN. Mais il faut reconnaître que ces dernières années, l’arrivée de grosses plateformes a fait beaucoup de tort à la télévision, avec des séries américaines qui cartonnaient et laissaient peu de place au reste. C’est moins le cas maintenant, ce qui est peut-être une chance pour ce genre de productions.”
La lecture de votre article continue ci-dessous
Toujours plongé dans les arcanes de nos tribunaux, ce rendez-vous a permis la rencontre entre la magistrature et le journalisme sur le petit écran. En montrant au grand public une justice plus proche, plus humaine et incarnée, reflétant une certaine réalité de son fonctionnement. Jusqu’à parfois même faire avancer certaines affaires. Mieux encore: le programme séduit un public jeune, et vient de nouer un partenariat avec la plateforme questions-justice.be, pour que des séquences puissent être utilisées dans les écoles. Preuve que la télé peut toujours jouer son rôle dans la société, et qu’il n’est pas indispensable de systématiquement sombrer dans le “trash” pour atteindre l’audimat. Même en 2023. “On fait souvent le choix de se priver de certaines séquences, sans quoi on tomberait dans un voyeurisme qu’on ne souhaite pas. Et cela vaut aussi pour nos extraits sur Internet. Si j’accepte qu’on montre les magistrats, je refuse qu’on mette en avant des personnes sans une mise en contexte. On reste dans de l’immersion, pas dans de la téléréalité”, dit encore celle qui concède avoir “carte blanche”. Sans conteste, sa discrétion et son sérieux sont les éléments qui lui confèrent cette longévité.