Attraction : quelle est cette nouvelle série de la RTBF ?

Dans la foulée d’Ennemi public, la RTBF poursuit son exploration de la culture des séries et diffuse Attraction, sa dernière production coécrite par Barbara Abel, maîtresse du polar belge.

Attraction série rtbf
© RTBF
Diffusion le 2 avril à 20h55 sur La Une

Comme nous le disions récemment, les séries belges traversent une période faste. Après une comédie noire (Des gens bien) en octobre, une exploration de faits historiques (1985) en janvier et le final du polar Ennemi public le mois dernier, c’est à présent d’un thriller familial dont il est question avec Attraction. Même si sa diffusion commence en ce début de printemps, cette série a déjà fait parler d’elle en septembre dernier, en recevant le Prix de la meilleure fiction francophone étrangère au prestigieux Festival de La Rochelle.

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L’histoire de ce 6 x 52 minutes, c’est celle d’Agathe (Laura Sépul, remarquée dans Ennemi public, Quartier des banques et Baraki), une femme au foyer aisée, mère de deux enfants, qui vit dans un pavillon du Brabant wallon avec Fred (le Français Lannick Gautry, vu il y a peu dans L’île prisonnière). Après quinze ans de vie commune, cette ancienne sage-femme se met à douter la fidélité de son généticien de mari, souvent en déplacement professionnel. À raison, car il cache quelques secrets… On préfère ne pas en dévoiler davantage sur ce récit plein de surprises qui oscille entre thriller et humour noir, dans une ambiance aussi tendue que toxique.

De son rôle, la Cinacienne Laura Sépul dit: “C’est une chance d’incarner une femme qui a des choses à dire. On nous offre à présent des rôles qu’on aurait donnés aux hommes, il n’y a pas si longtemps encore.” Quant au Breton Lannick Gautry, prolifique en France mais dont c’était le premier projet belge, à 47 ans, il nous a confié: “C’était la première fois qu’on me proposait un personnage dans ce genre-là. Mais vous avez en Indra Siera (le réalisateur - NDLR) un immense talent!” Déjà bien coté en Flandre (Professor T.), ce dernier a d’ailleurs été repéré par TF1, avec qui il a un autre projet de série. Car la chaîne, particulièrement enthousiaste en découvrant Attraction, l’a préachetée et le diffusera donc elle aussi.

Label Abel

Ayant d’abord germé dans l’esprit d’une productrice (Catherine Burniaux, à qui l’on doit la série Melting pot Café, dans un tout autre style), l’idée d’Attraction a été développée par la romancière Barbara Abel, un nom qui a abondamment circulé en 2020, en marge du succès du film Duelles. Cette réalisation d’Olivier Masset-Depasse, adaptée d’un de ses romans (Derrière la haine), avait trusté neuf Magritte - un record - et connaîtra cette année un remake hollywoodien. Mais pour cette nouvelle aventure, Abel a écrit avec Sophia Perié, une scénariste rodée à l’exercice (Munch, Nina, La stagiaire…), une Française vivant et enseignant (à l’IAD) chez nous. Un duo qui, d’une même voix, nous a concédé: “On nous a laissé la possibilité de faire la série qu’on voulait, avec une réelle liberté de création, ce qui n’est pas une norme. On qualifie notre projet de populaire, avec des thèmes universels et accessibles, autour de cette femme à qui beaucoup d’autres pourraient s’identifier. Dans un contexte tout à fait ordinaire dont on finit par sortir, en basculant dans l’horreur!” Et Abel d’ajouter: “Grâce au talent du réalisateur, on a une image soignée et élégante. Ce qui fait du bien, je trouve…

Primée et rachetée à l’étranger avant même son baptême sur petit écran donc, Attraction ne s’arrêtera pas là: une suite est d’ores et déjà en écriture, toujours des mains d’Abel et Perié, mais avec une nouvelle histoire et de nouveaux personnages. Et qui dit série belge dit aussi histoire belge, car qui retrouve-t-on dans un rôle de présidente de tribunal, dans le dernier épisode? Une certaine… Hadja Lahbib! Qui, au moment du tournage l’an dernier, n’imaginait pas devenir ministre des Affaires étrangères, quelques mois plus tard. Un projet atypique à plusieurs égards et qui, dans le spectre télévisuel francophone actuel, sort bel et bien des sentiers battus.

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