Le film de votre soirée : The Woman King, la version hollywoodienne des guerrières du Dahomey

The Woman King
© Prod.
Diffusion le 15 avril à 20h30 sur Be1

19e siècle. Le royaume du Dahomey (une partie du Bénin contemporain) est secoué par l’esclavagisme des colons et les visées pas très amicales de voisins aussi expansionnistes que menaçants. Et que fait le jeune roi Guézo? Comme les hippies un bon siècle plus tard, il répète le mantra: “Faites l’amour, pas la guerre”, préférant conter fleurette à ses épouses. Mais la maison brûle et heureusement le roi peut compter sur sa garde rapprochée d’Amazones, les Agojie, de redoutables guerrières commandées par la légendaire générale Nanisca (Viola Davis, impressionnante, et également productrice du film), prêtes à donner leur vie pour leur royaume.

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The Woman King prétend à la réalité historique. Il en est très éloigné, et c’est le reproche le plus flagrant que lui opposent ses contempteurs. En effet, tout cela demeure très hollywoodien, tant dans la forme (l’histoire épouse la narration, les grosses scènes de bagarre, sabre au clair, le montage clipesque, les ficelles mélodramatiques de tous les blockbusters vus ces 20 dernières années) que sur le “fond”(on est plus proche du message afro-américain féministe mené tambour battant que de la réappropriation de l’Afrique par elle-même). Bref, ne serait la couleur et le genre de ses personnages, The Woman King ne se différencierait quasi en rien des grandes aventures guerrières de héros blancs masculins du “monde d’avant”.

C’est pourtant précisément là toute la réussite du film: s’il échoue comme Black Panther, dont il est une réplique, à l’africanité, il parvient cependant à poser comme normale dans le paysage hollywoodien une histoire composée quasi que de femmes, noires de surcroît, et belles, badass, nobles, dignes et héroïques. Avec toutes les qualités et les réussites, donc, des grands héros blancs. Plus forte que Sidney Poitier, la réalisatrice Gina Prince-Bythewood pose avec ce film l’impensable égalité “femme noire/homme blanc”. C’est peut-être encore un petit pas pour l’Histoire, mais c’est un grand pas pour l’humanité!

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