
Sur le front : ce que la France produit le plus... pour l’envoyer à l’étranger

Diffusion le 24 avril à 21h00 sur France 5
Moins 75 % de production de raisin de table et moins 70 % pour les poires, moins 30 % pour les courgettes en 20 ans, alors que celle des cornichons diminuait de moitié. Les chiffres des cultures d’aliments classiques en France se sont drastiquement réduits ces dernières décennies. Les producteurs hexagonaux doivent faire face à la concurrence étrangère de la main-d’œuvre moins chère et des normes environnementales plus souples. Mais cette baisse s’explique aussi par une recherche de rendement. Hugo Clément se rend ainsi dans une brasserie locale où le responsable concède qu’il est contraint d’importer 80 % du houblon qu’il utilise pour ses bières. Alors que l’Alsace a longtemps été le paradis de cette plante ligneuse, celle-ci a progressivement disparu des champs depuis le début des années 2000.
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“Le houblon, c’est beaucoup de travail manuel alors que le maïs, c’est dix fois moins: vous semez puis vous traitez, vous mettez de l’engrais puis c’est réglé, explique un agriculteur alsacien. C’est dommage mais c’est comme ça.” À la place du houblon, la France s’est aussi spécialisée dans le blé. Elle en produit 20 millions de tonnes chaque année pour une recette d’environ trois milliards d’euros. Après la guerre en Ukraine, les chiffres sont même passés à 6,5 milliards pour des exportations en Chine, en Afrique du Nord et en Arabie Saoudite. Une des conséquences de cette monoculture intensive du blé est l’impossibilité, dans certaines régions, de boire l’eau du robinet, trop chargée en nitrate issu des engrais agricoles. Il existe néanmoins des irréductibles comme Jean-Bernard et Pierre, qui s’en tiennent aux méthodes traditionnelles pour cultiver leur blé ou leur sarrasin. Focus sur les dérives, mais aussi les solutions de l’agriculture française face au marché international.