La voiture à hydrogène, le grand mensonge

Diffusion le 22 mai à 21h00 sur France 5

Dans les salons de l’auto, la nouvelle star ne roule pas à l’électricité mais à l’hydro­gène. Un tel véhicule n’émet que de l’eau et permettrait de lutter ­contre le réchauffement climatique. Bref, le moyen de transport parfait. Que demande le peuple? Mais cette voiture est-elle vraiment aussi verte qu’elle le prétend? Le journaliste Hugo Clément s’est penché sur la question et la réponse est claire: c’est un grand non! Comme son équipe le montre, de base, l’hydrogène est produit à partir de gaz et son ­bilan carbone est similaire, voire plus lourd que celui d’une voiture électrique. Donc c’est raté. Pire: les producteurs tentent de cacher le CO2 produit en le liquéfiant et en le revendant à des entreprises qui utilisent ce “déchet” (pour créer des boissons pétillantes, gazer des cochons dans les abattoirs, etc.). Oui, mais vous pourriez dire qu’il y a aussi l’hydrogène vert, produit cette fois par électrolyse de molécules d’eau. Cela paraît prometteur, mais encore une fois, c’est une fausse bonne idée. Il faudrait pour cela consommer tellement d’électricité qu’il vaut mieux utiliser directement cette énergie en branchant son ­bolide à la prise. Puis, même si la voiture à hydrogène devenait abordable, serait-il raisonnable de la démocratiser en sachant que ce gaz figure parmi les plus ­inflammables qui existent?

En résumé, Hugo Clément démonte brillamment la rhétorique des promoteurs de la voiture à hydrogène. Un constat important, à l’heure où des ­forêts européennes sont déboisées pour faire place à des centrales solaires destinées uniquement à la production d’hydrogène. On regrette juste que l’enquête ne fasse que citer les cas où cette énergie pourrait malgré tout s’avérer utile. Mais on pardonne, le temps d’antenne étant vraisemblablement limité.