

Plusieurs pays semblent à nouveau séduits par le nucléaire, dont la Belgique mais aussi la France qui redéveloppe son énorme parc. L’Allemagne, elle, a renoncé à ses centrales. Chaque camp assure avoir la meilleure solution pour limiter le changement climatique... Certes, le nucléaire a de nombreux avantages. Faible bilan carbone, production électrique stable, reconnaissance comme énergie verte, etc. Mais l’atome a ses inconvénients. C’est ce que rappelle La Trois qui balaie l’idée d’une solution miracle, notamment à cause des déchets nucléaires. Les plus faiblement radioactifs sont décontaminés et recyclés par des industriels. Mais, premier hic: leur traçabilité est inexistante et des craintes existent pour la santé lorsque des métaux réutilisés finissent dans des biens de consommation. Deuxième souci: les centrales refroidissant les déchets plus hautement radioactifs rejettent en mer des quantités de tritium, un composé toxique, bien plus élevées qu’à… Fukushima! C’est dans les normes, mais ça interpelle. Entreposer ces très dangereux produits nucléaires dans des “cimetières”? Nouveau problème: tous les exemples existants ont connu soit des incendies, soit des infiltrations d’eau, et le nouveau projet français à Bure risque le même sort.
Bref, le nucléaire nous libère du CO2 mais pose d’autres problèmes environnementaux, sans compter le gouffre financier. À l’inverse, l’Allemagne dépend certes encore du charbon, mais elle développe tellement vite sa filière renouvelable qu’elle pourrait s’en passer d’ici 2030. Une série de constats expliqués ici clairement et approfondis lors d’un débat en plateau avec cette question qui nous brûle les lèvres: la Belgique ne se tromperait-elle pas en réintroduisant le nucléaire dans son modèle énergétique?