
Au nom du maintien de l'ordre : comment les policiers se sont radicalisés

Diffusion le 30 mai à 20h55 sur Arte
Depuis le début du siècle, un phénomène nouveau se répand dans le monde. Les forces de l’ordre sont surarmées, avec des blindés, des flash-balls, etc., et les violences policières se multiplient. Des manifestants pourtant pacifiques sont visés par d’énormes balles en caoutchouc, et certains finissent borgnes. Comment en est-on arrivé là?
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Pour le savoir, le journaliste Paul Moreira a interrogé des hauts responsables, des personnalités au sein de la police et de la société civile. Si l’introduction de son enquête est (trop) longue, avec un rappel d’un quart d’heure sur le mouvement des gilets jaunes, la suite finit par remplir cet objectif. Le premier épisode dépeint brillamment comment protestataires et policiers se sont radicalisés. Du fait de la désindustrialisation, les premiers ne suivent plus les syndicats qui apparaissent affaiblis et mènent plus facilement des opérations coups de poing pour être entendus. Les deuxièmes, obnubilés par le risque d’être blessés, ont fini par adopter une culture répressive très violente, critiquée y compris par ses initiateurs. De là proviennent des tactiques controversées comme celle de la nasse, qui crée des tensions et donc des dérapages. Le deuxième épisode se concentre sur la prolifération des armes “à létalité réduite” parmi les forces de l’ordre. On se rend compte alors qu’elle a été motivée à la fois par le souci d’éviter le recours à des armes mortelles et par la baisse des effectifs. Une nouveauté qui les encourage en réalité à la brutalité.
Ce docu analyse avec acuité la spirale de la violence à l’œuvre ici. Il nous alerte aussi sur le risque de dérives supplémentaires qui rapprochent les démocraties des régimes autoritaires (déresponsabilisation des policiers face à la justice, intimidation des manifestants, etc.).