
Qui est Jean Moulin, héros de la résistance française ?

Diffusion le 6 juin à 20h50 sur Histoire TV
Il y a 80 ans, la Gestapo arrêtait des opposants aux nazis dans la banlieue lyonnaise. Parmi eux se trouvait Jean Moulin. Emprisonné puis torturé, il mourra de ses blessures dans un train à destination de Berlin. Ses cendres “présumées” (car il y a un doute sur leur origine) seront transférées au Panthéon en 1964, le général de Gaulle voulant souder la France derrière un héros après la très difficile guerre d’Algérie. Problème: si Jean Moulin est mort, c’est à cause des dissensions au sein de la Résistance, qui ont guidé la Gestapo jusqu’à lui.
La lecture de votre article continue ci-dessous
C’est à partir de cette constatation que ce docu a décidé de déconstruire les mythes autour de cette figure emblématique de la guerre. En tout cas, c’est ce qui sert de fil conducteur. Dans les faits, cette biographie reste assez classique, la première moitié étant consacrée à sa vie avant 40-45 (son enfance à Béziers, ses postes dans les préfectures et les ministères, ses amours éphémères, etc.) et la seconde à son parcours en tant que résistant. Elle insiste toutefois sur le contraste entre l’idéal gaulliste et la vraie personnalité de Jean Moulin. On découvre ainsi qu’il est un socialiste convaincu, prêt par exemple à soutenir l’Espagne républicaine contre Franco là où la France de l’époque se terrait dans la neutralité.
La carrière fulgurante de ce Provençal comme haut fonctionnaire bon vivant et artiste est à mille lieues de celle des militaires conservateurs et austères. Puis lorsque arrivent les nazis, il doit se montrer stratège pour coaliser la Résistance alors que la compétition fait rage au sein du mouvement, entre de Gaulle, Giraud, Frenay… C’est cette dernière partie qui est la plus intéressante, car ces divisions oubliées sont rarement abordées. Un bon point pour ce documentaire raconté par Gilles Bouleau.