Soirée spéciale Charlotte Rampling sur Arte

Diffusion le 25 juin à 21h00 sur Arte

Elle n’a pas eu à souffrir du jeunisme qui frappe implacablement de nombreuses vedettes féminines, et cela sans céder aux sirènes de la chirurgie esthétique, acceptant de laisser le temps faire son œuvre: “Ce sera ce que ce sera. Mon visage n’est pas trop mauvais, donc je n’ai pas besoin de chirurgie”. Au cours de ces vingt dernières années, elle a tourné dans pas moins d’une cinquantaine de films, tant à Hollywood qu’en Europe, après être venue au cinéma un peu par hasard, repérée dans la rue, à 19 ans. Elle commence sa carrière en 1964, avec deux petits rôles, mais dans des films non négligeables: Quatre garçons dans le vent, avec les ­Beatles en vedette, et Le knack… et comment l’avoir, palme d’or à Cannes.

Mais la caméra a aussi constitué une thérapie pour une femme marquée au fer rouge par un drame intime dans sa jeunesse: le suicide de sa sœur aînée. “Tout s’en est allé avec Sarah. Ma vie était cassée en mille morceaux. Avec le cinéma, je pouvais plonger dans quelque chose de vrai, une réponse visuelle, dans cette matière noire.” D’où des choix particulièrement audacieux dans des rôles à risque, et un goût pour la transgression, comme dans Portier de nuit, de Liliana Cavani, ou Max mon amour, de Nagisa Oshima. Quand François Ozon lui confie le rôle principal de Sous le sable, Charlotte Rampling se confronte à ses propres angoisses, celles d’un deuil impossible qu’il faut pourtant tenter de surmonter. Chose rare, la comédienne se livre en profondeur dans le docu qui lui est consacré, offrant ainsi l’autoportrait émouvant en clair-obscur d’une grande dame du cinéma.