
Le business du bonheur : les dessous du développement personnel

Diffusion le 26 juin à 20h30 sur La Trois
Être heureux. Cet objectif est devenu une obsession quasi maladive dans notre société. Dans les librairies, au travail ou sur les réseaux sociaux, le marché du développement personnel fait fureur, pesant plus de trois milliards d’euros par an. Pour assister à un séminaire d’Anthony Robbins, le gourou du genre aux États-Unis, par exemple, ses adeptes sont prêts à débourser entre 6.000 et 8.000 euros. ”Est-ce que les gens vont sortir avec des idées qui vont les rendre plus heureux ou bien des idées à la con qui vont compliquer leur vie?”, s’interroge le psychiatre Christophe André.
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Ce documentaire dense et éclairant explore l’histoire de la psychologie positive, tout en posant un regard critique sur ses idées. À coups de phrases toutes faites, telles que ”Souris à la vie et la vie te sourira”, ce courant de pensée développé dans les années 90 affirme que nous sommes les acteurs de notre propre bonheur. Une méthode qui, selon les spécialistes invités dans le film, pousse à la productivité et normalise les inégalités sociales. En gros, ”si vous êtes pauvre, c’est parce que vous l’avez choisi”. En réalité, la recherche absolue de l’épanouissement personnel, devenue une injonction dans notre société privilégiée, conduit à une forme de culpabilité pour celles et ceux qui ne l’atteignent pas.
Résultat paradoxal: à une époque plus que jamais obsédée par le bien-être, les salariés ont rarement été aussi malheureux au travail. Ce qui nous renvoie à la question initiale du docu: ”Le développement personnel serait-il le visage d’une société accomplie où le bonheur serait enfin au cœur des préoccupations? Ou, au contraire, le masque d’un syndrome dépressif d’une société où l’optimisme devient une servitude?”