Pascal Vrebos : "Je suis narcissique en tant qu’auteur, mais pas en télé"

Après 31 ans sur RTL, Pascal Vrebos arrive sur LN24.  Interview d’un intervieweur qui ne veut pas s’interviewer.

pascal vrebos
© JMMD photography

Pourquoi avez-vous quitté RTL alors que vous y étiez à l’aise comme un meuble rustique?
Ce n’est pas moi qui ai quitté RTL. Chaque année, je signais un contrat et RTL a estimé que vingt-trois ans de ma séquence avec L’invité, c’était suffisant et qu’il fallait arrêter.

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Vous étiez d’accord?
Entièrement d’accord.

Qui vous a contacté pour intégrer l’équipe de LN24?
Je ne vous le dirai pas. Secret professionnel. J’ai été contacté dès que l’arrêt de L’invité sur RTL  a été connu. J’ai dit “Oui, si le projet m’intéresse”. Et ils sont venus avec un projet qui est vraiment… intéressant.

Qu’allez-vous faire sur LN24 à la rentrée?
Je ne peux pas vous en dire grand-chose. Secret de fabrication. Ce sera une émission quotidienne d’une heure - entre 20 et 21 heures: liberté totale, pas de tabou. Ce qui m’intéresse c’est de faire quelque chose de nouveau…

Martin Buxant quitte LN24 pour rejoindre RTL. Vous quittez RTL pour rejoindre LN24. Il y a comme un air de chaises musicales dans ce mercato…
Non, les médias disent ça parce que, c’est vrai, c’est une belle narration, mais la réalité est plus simple. Ça s’est fait avant le départ de Buxant.

Pourquoi Bart De Wever n’a-t-il jamais accepté votre invitation?
Il faut lui demander. Je l’ai croisé - et pas par hasard, j’ai tout fait pour le croiser - il y a quelques mois pour enfin le persuader de venir pour l’une des dernières et il m’a dit “Je ne parle pas assez bien le français”, ce que je n’ai pas cru. Je pense qu’il ne voit pas d’intérêt à venir vingt minutes chez Vrebos. Je le regrette, mais c’est comme ça…

Qui a été votre invité le plus détestable?
Aucun. Je n’ai jamais eu d’invité qui ait fait une crise ou de drame hystérique en studio.

Chez quel politique êtes-vous déjà allé dîner?
Aucun.

Je ne vous crois pas…
Oui, un jour, j’ai mangé un morceau de tarte au riz chez Louis Michel. Et j’ai été, un jour, avec d’autres per­sonnes chez Elio Di Rupo à Mons.

L’invité que vous n’aurez jamais, mais que vous adoreriez avoir?
(Silence.) Il y en a que j’ai failli avoir et que je n’ai pas eus… Saddam ­Hussein… Après un an de négociations, les Américains sont passés avant moi… Sinon, le pape François. Poutine. Ou réunir Poutine et Zelensky…

Aimeriez-vous vous interviewer?
Non. M’interviewer, ça n’a pas beaucoup d’intérêt. C’est trop narcissique.

Et vous n’êtes pas narcissique?
Je suis narcissique en tant qu’auteur, mais pas en télé. Mégalomane en tant qu’auteur, mais pas en télé.

Que pensez-vous avoir raté?
Beaucoup de choses. L’interview avec Saddam Hussein, un échec cuisant.  Il y a longtemps, une de mes pièces, Le mouroir aux alouettes, devait se jouer à la Madeleine et est tombée à l’eau parce que les comédiennes se sont ­disputées en se reprochant des trucs de collaboration avec les Allemands.

Quel talent avez-vous?
(Silence.) Le talent de l’écriture.  Celui de pédagogue aussi, j’ai été prof toute ma vie. Quand on est à la télé depuis si longtemps, parfois les gens croient que vous êtes un stoefer, comme on dit à Bruxelles. Je n’ai pas ce sentiment…

Vous ne vous la pétez pas?
Non. Franchement, non.

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