
Anne-Sophie Depauw présente Le Récap sur le Mondial féminin: "Ce n'est pas pour faire genre"

Vous présenterez bientôt un magazine sur la Coupe du monde féminine de football. La RTBF va-t-elle mettre le paquet ou on va faire semblant parce que c’est dans l’air du temps?
Non, ce n’est pas pour faire genre… On va vraiment mettre le paquet. Soixante-quatre matchs seront diffusés… La RTBF place en avant les compétitions féminines, c’est un vrai engagement.
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L’équipe nationale aurait pu accrocher un peu plus votre public. Mais les Red Flames ne sont pas dans la compétition…
C’est la preuve que la RTBF met en avant une compétition intéressante, que les Flames y soient ou pas. Oui, c’est dommage, mais il y aura des ex-Red Flames - Cécile De Gernier, Audrey Demoustier, Sara Yuceil - et une actuelle Red Flames, Welma Fon, comme consultantes avec moi en plateau.
S’imposer sur le sujet du foot, c’était difficile?
Ça fait dix ans que je suis journaliste, j’ai bossé dans des rédactions sportives - à la RTBF, à la DH, chez Proximus - et je n’ai jamais eu affaire à quelqu’un qui se demandait ce que je faisais là. Je n’ai jamais dû batailler, je n’ai jamais eu de remarques sexistes, mais j’ai dû bosser pour montrer que j’étais capable et que je maîtrisais le dossier.
Dans votre bio Instagram, on peut lire “Girl Power”. C’est quoi pour vous le “girl power” aujourd’hui?
Pour moi, le girl power, ce n’est pas spécialement mettre plus en avant les femmes que les hommes, mais c’est surtout l’égalité avec les hommes… Mais le girl power, cela consiste aussi à revendiquer la possibilité d’être entendue. Quand les joueuses de foot demandent à ne plus porter des shorts blancs parce qu’elles ne se sentent pas à l’aise sachant qu’elles peuvent avoir leurs règles, et qu’elles risquent de ne pas être totalement concentrées sur le jeu, c’est très important qu’on les écoute…
Que feriez-vous si vous étiez un homme pendant 24 heures?
(Silence.) Me balader dans la rue… Ce sentiment d’insécurité que nous, les femmes, on peut vivre au quotidien est devenu une habitude. Je fais attention à la manière dont je m’habille quand je prends les transports en commun. Quand je sors, je fais attention à toujours être maîtresse de moi-même… Si j’étais un homme, je ne devrais pas me poser ces questions parce que je n’aurais pas peur de la manière dont on pourrait m’interpeller dans la rue.
Vous supportez quel club?
Je ne suis pas supportrice d’un club…
Vous dites ça pour ne pas déplaire aux autres…
Même pas! Comme ma famille vient de Bruxelles, on a été plutôt supporters du Sporting d’Anderlecht. Sans doute aussi parce que mes grands-parents habitaient à côté du stade, mais je ne suis supportrice d’aucun club.
Qui vous a donné le goût du football?
Mon papa. Il a toujours suivi le foot… J’ai grandi dans une famille qui aimait beaucoup le sport. On regardait le foot, mais on regardait aussi la Formule 1, le tennis, et on en parlait beaucoup.
Vous jouez au foot?
Il vaut mieux pas. J’adore le sport, mais je ne suis pas une grande sportive. Plus jeune, j’ai fait du tennis, du hockey, un peu d’escalade, de la natation, mais je préfère regarder le sport. Regarder du sport, je peux y passer des heures.
Le récap, du 20/7 au 20/8 sur Tipik à 19h55