L'amie prodigieuse, l'adaptation en série du célèbre roman d'Elena Ferrante se poursuit

Diffusion le 27 juillet à 21h10 sur France 3

On les avait rencontrées sur les bancs de l’école. Dans ce Naples bouillonnant de la fin des années 50, dépeint à l’origine dans la tétralogie signée par Elena Ferrante, romancière italienne planquée sous un pseudonyme. Et d’emblée, on avait compris à quel point Elena Greco (incarnée par Margherita Mazzucco) et Raffaella Cerullo (Gaia Girace) étaient aussi différentes que complémentaires. Si la première, dite également Lenù, s’est rapidement affichée comme une gamine modèle, sa copine et parfois rivale, surnommée Lila, a dévoilé une face plus rugueuse.

À l’évidence, les deux protagonistes de L’amie ­prodigieuse ont su cultiver leurs principaux traits de caractère tout au long des deux premières saisons de cette série coproduite par la RAI et HBO. Mais pour continuer de s’affirmer, ces deux figures modernes vont devoir faire preuve de résilience, voire d’abnégation, dans les inédits en clair de cette troisième fournée sous-titrée “Celle qui fuit et celle qui reste”. “Celle qui fuit”, ou qui essaie de le faire, c’est Elena. Désormais diplômée, son premier bouquin vient d’être publié. Mais l’ouvrage est très mal accueilli par la frange conservatrice du pays et par les habitants de son quartier. En parallèle, elle aspire à épouser Pietro. Un type qu’elle n’aime pas, mais qui lui offre enfin l’opportunité d’échapper à une famille dont elle ne partage pas les valeurs. “Celle qui reste”, c’est Lila. Pour subvenir aux besoins de son rejeton, là voilà contrainte de trimer dans une usine de salaisons et d’y subir le sexisme de ses collègues masculins.

Toujours précis en termes de mise en scène, alors que l’ensemble n’est pas sans faire écho au néo­réalisme cinématographique transalpin d’après-guerre, ces épisodes parviennent à souligner, avec une grande subtilité, les combats avant-gardistes menés par les deux héroïnes. En toile de fond, le récit ne manque pas non plus de mettre en exergue le contexte politique d’une nation, elle aussi en quête de modernité, tandis que de nombreuses révoltes grondent au loin… De quoi maintenir en haleine, alors que ces deux destins trouveront ­prochainement leur point final lors de la quatrième salve, adaptée de l’ultime roman intitulé L’enfant perdue.