Le film de votre soirée : Interdit aux chiens et aux Italiens, une film poétique sur l'immigration

Interdit aux chiens et aux Italiens rend un bel hommage au périple d’une famille sur fond d’immigration.

interdit aux chiens et aux italiens
© Prod.
Diffusion le 9 août à 20h30 sur Be Ciné

La Belgique a fait appel à des dizaines de milliers d’Italiens pour venir travailler dans nos charbonnages après la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas cette histoire que raconte Alain Ughetto dans son très beau film d’animation, mais c’est aussi le récit d’une immigration, celle de ses grands-parents, Luigi et Cesira, originaires du ­Piémont et qui ont émigré en France au début du XXe siècle pour échapper à la misère et contribuer, comme tant d’autres ouvriers, à construire des ponts, des infrastructures, des barrages… Le réalisateur a imaginé un dialogue fictif avec Cesira pour évoquer ce périple et le courage de ces migrants, abandonnant tout pour recommencer une nouvelle vie ailleurs. “Ce qui m’intéressait, c’était de remonter le cours du temps pour lier mémoire intime et évocation histo­rique. Aujourd’hui derrière mon nom, j’ai trouvé un récit, la chronique d’une famille parmi des centaines d’autres”, explique-t-il.

Nos dernières vidéos
La lecture de votre article continue ci-dessous

Le titre du film a bien un lien avec notre pays: “Au départ: une image ancienne qui circule sur le Net, celle d’un panneau en noir et blanc accroché à la devanture d’un vieux café. Sa première apparition a été en ­Belgique. La violence, la cruauté et la férocité de ce petit panneau qui accueillait les migrants s’adaptent parfaitement à l’évocation historique qui fonde la ­thématique de ce film”. Artisan de l’animation (lauréat d’un césar pour son court-métrage La boule en 1985), Ughetto a utilisé la technique du stop motion - qui consiste à filmer image par image - pour donner vie à ses figurines, et insuffler ainsi une immense poésie au récit, où la transmission et un message de solidarité et de fraternité se côtoient. Un travail d’orfèvre pour composer un hommage intimiste et universel profondément émouvant.

Débat
Sur le même sujet
Plus d'actualité