Le film de votre soirée: L'Ultime Razzia, le premier grand film de Kubrick

Avec ce polar au visuel stylé, le cinéaste américain se fait une place dans le cinéma d’auteur et s’installe d’emblée comme un maître.

kubrick
© Prod.
Diffusion le 21 août à 23h50 sur Arte

Un quatuor de braqueurs du dimanche tente un hold-up sur un champ de ­courses hippiques. C’est le récit de ce braquage antispectaculaire, écrit par Lionel White et remanié par le grand romancier Jim Thompson, que raconte avec une minutie exacerbée Stanley Kubrick. Si ses voleurs sont des amateurs, le jeune futur auteur de Shining est, lui, déjà un grand professionnel. Avec L’ultime razzia, il pose les jalons d’une incroyable filmographie sans tache, conçue avec l’obsession absolue du détail. Il déroule son histoire - dont le mécanisme va s’enrayer avec un grain de sable - tout en flash-back, avec une multiplicité de points de vue. Le rythme est implacable, dans un mélange stylisé d’expressionnisme et de documentaire. Kubrick déploie le manuel idéal du film noir, avec voix off omnisciente et la fatalité au bout du chemin. L’interprétation, Sterling Hayden en tête, est remarquable et porte au paroxysme une vision kubrickienne désenchantée du monde dans un final aussi absurde que génial. Le grand Kubrick est né. Vive Kubrick!

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