EVRAS : Huit écoles incendiées ou vandalisées… Qu'est-ce qui coince?

Les cours d’éducation sexuelle ont dépassé le débat.

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Imaginons un pays tranquille. Un Premier ministre y rappelle que l’accès à l’éducation sexuelle ne peut être mis en doute. Mais son discours est inutile, tout le monde comprend que c’est nécessaire quand un tiers des enfants de primaires et deux ados sur trois ont déjà vu des contenus pornographiques. On sait qu’il faut évoquer la contraception, les règles, les infections sexuelles. Pour éviter les harcèlements, le sexisme, l’homophobie, on doit dire le respect de l’autre, de son consentement, de son orientation, de celle de ses parents.

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On admet qu’il est nécessaire d’expliquer les pièges tendus par des pédophiles. Mais on accepterait aussi que les animateurs puissent être maladroits, qu’il faudrait peut-être les encadrer différemment, mais on ne s’en inquiéterait pas plus que de l’éventualité d’un prof de religion ou d’histoire trop engagé. On penserait qu’avec ses enfants, on pourra toujours nuancer leurs premières impressions, mais que ces séances sont utiles aux jeunes qui ont moins de chance.

 

Et comme en démocratie, toute question est bonne, on se demandera si le programme de l’Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ne peut pas être amélioré. Alors, pour obtenir un consensus plus large, la ministre de l’Éducation fera corriger quelques passages du guide à l’usage des professionnels.

Mais ce pays n’est pas la Belgique où, même pour une question légitime, il faut désormais vérifier qui la pose et comment. Des écoles attaquées à Charleroi et Liège, des mosquées qui donnent leur mot d’ordre, une manifestation à Bruxelles (moins de 2.000 personnes) avec des membres de Civitas, groupe intégriste français que le ministre Darmanin veut dissoudre pour son antisémitisme. Dimanche, ils en ont plutôt profité pour, avec d’autres, fustiger le lobby LGBT+, l’avortement et les migrants (tous les catholiques ne sont pas aussi chrétiens que le pape François). Au milieu de ces anciens cercles réveillés d’antivaccins et des esprits faibles gangrenés de fake news, on ne voudrait pas être un parent sincèrement inquiet qui a besoin d’être écouté.

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