
Le beau monde de Vincent Peiffer : les haïsseurs

Question: c’est un nouveau métier qui rapporte? À chaque fois qu’on clique sur leurs tombereaux d’injures, ça leur fait des sous sur leur compte épargne? Je demande ça parce que sur mon fil Facebook, la bouille de Vincent Langendries est apparue à peine moins que celle de Kevin De Bruyne, ces deux dernières semaines. Avec, en dessous, des brouettes d’attaques ad hominem. Donc, me dis-je, j’ai dû louper un truc. Ce garçon a dû faire quelque chose de sale. Bousculer une gosse en faisant du vélo dans les Fagnes. Ou ne pas avoir salué la mémoire de Jürgen Conings. Ou pire: se faire vacciner, le mouton!
La lecture de votre article continue ci-dessous
Donc je lis les posts pour traquer l’ignominie de son comportement. Et rien. Le gars a juste commenté les matchs des Diables à l’Euro. Perso, je l'ai trouvé correct. Pas mieux, pas moins bien que Rodrigo Beenkens, auquel il a succédé aux côtés de Philippe Albert. Eh bien j’ai tout faux! Je lis ici qu’il est “trop chauvin”, et là qu’il n’est “pas assez patriote”. En même temps. Plus loin, il est “trop froid” mais “il s’emballe pour un rien”. Les deux. Il est aussi “trop pointu” mais “nul en tactique”.
Déjà un peu perdu dans ce championnat de schizophrénie, je vois que tout ça est encore bien trop soft pour certains. Le gaillard se prend des pelletées d’insultes épistolaires dont je vous épargne la teneur, signalant quand même que “gros connard” et “pauvre naze” sont de loin les plus courtoises.
Après consultation des Louloutes (plus expertes que moi en choses du Net), j’apprends que ces agresseurs ont un petit nom, dans le milieu des réseaux: les “haters”. Les “haïsseurs”. Leur kif, c’est tout critiquer, tout dénigrer, tout agresser, tout injurier, tout haïr et son contraire aussi. Et c’est à celui qui sera le plus brutal. Puis-je donc soumettre deux requêtes? Un: certains journaux pourraient-ils cesser de bêtement relayer les “avis” de ces haineux quasi professionnels, leur donnant une importance qu’ils n’ont pas? Ça ferait de la place pour du vrai reportage. Deux: messieurs et mesdames les haineux, pourriez-vous créer votre propre réseau social rien que pour vous, où nous on n’ira pas. Promis. Ça pourrait s’appeler “Hatebook”. Vous pourrez même vous y haïr entre vous.