Ukraine-Russie: L'union contre la force

La menace grandit, mais l’espoir aussi. Avec ou sans Poutine, on va vers une nouvelle Europe.

guerre en ukraine
Des habitants de Chuhuiv, devant leur immeuble bombardé. © BelgaImage

La veille de la reconnaissance par Poutine du Donbass pro-russe, on traitait encore d’alarmistes ceux qui annonçaient la guerre. Le lendemain, la voie diplomatique n’était plus qu’un ­cul-de-sac. L’Occident réfléchissait encore aux sanctions envisageables (pas trop dures pour la Russie pour que nos économies occidentales, par ricochet, n’en souffrent pas) quand les forces russes ont envahi l’Ukraine, une démocratie grande comme la France et peuplée comme l’Espagne. On croyait à une guerre éclair. Cinq jours plus tard, la capitale Kiev et Kharkiv, deuxième ville du pays, tenaient encore et l’armée russe semblait décontenancée devant cette résistance au point de relancer des négociations.

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Après des atermoiements honteux (des jumelles belges envoyées au secours de l’armée ukrainienne, vraiment?), l’Europe a soudain fait bloc. Des mesures drastiques sont tombées qui isolent la Russie et attaquent ses finances, des aides importantes ont été débloquées. La Suède, qui avec la Finlande envisage de rejoindre l’Otan, et l’Allemagne qui refusait d’abord des sanctions lourdes ont rompu avec leur neutralité militaire et ont envoyé des armes au président Volodymyr Zelensky. La Hongrie et la Pologne, qui font si souvent bande à part, accueillent les réfugiés sans compter (déjà 500.000 personnes pourtant). Hors la Chine, le Brésil de ­Bolsonaro et Trump, le “monde libre” a choisi son camp. Même les hackers d’Anonymous ont déclaré la cyberguerre à la Russie. Et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a répondu: “Les Ukrainiens sont des nôtres” à la demande d’intégration immédiate à l’Union du président Zelensky. Cette unanimité pousse des observateurs à prédire la fin de Poutine. Comme dans cette affaire on n’en est pas à un paradoxe près, on va s’en inquiéter. Le président russe a agité la menace de ses 5.977 ogives nucléaires et la Tchétchénie a promis de mettre à son service ses forces spéciales, 12.000 hommes à peu près aussi doux que des unités SS… Un animal blessé, surtout un ours, c’est encore plus dangereux.

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