L'entretien d'embauche : l'histoire fictive d'un problème bien réel

Paule, 46 ans, est à la tête d’une PME qui tourne assez bien. Le départ à la pension d’un de ses employés libère une place et la dirigeante se lance à la recherche de l’oiseau rare. Son annonce pour un job de commercial a récolté un chouette succès et un premier tri a permis à Paule de commencer les entretiens. Julien, 24 ans ne s’est pas présenté au rendez-vous. Par SMS, il lui a indiqué que « déso, impaussible pour mwa de v’nir. Tkt je te call ». Sandrine, 40 ans, était bien au rendez-vous. La mère de famille, célibataire, vit dans un appartement situé à 40 kilomètres de la société de Paule. Sandrine ne sait pas trop en quoi consiste le job mais elle en veut. Souci, et non des moindres, Sandrine utilise les transports en commun et les deux femmes doivent rapidement faire le constat que les horaires des trains et des bus ne correspondront pas aux exigences du job. Dommage, elle avait l’air chouette cette Sandrine.

Léon, 58 ans, entre alors dans le bureau. Homme sympathique et un peu bedonnant, il avoue avoir envie de servir encore à quelque chose. L’idée du chômage lui est insupportable. Il a bossé toute sa vie jusqu’à ce qu’une restructuration bouleverse sa fin de carrière. Paule a quelques craintes. Le job est physiquement difficile. Paule hésite, elle ne rappellera pas Léon. Elle s’en veut. L’heure tourne… Stéphane n’a pas de permis. Caroline souhaite finir tous les jours à 16h. Denis veut 3500 euros nets dès le début. Julien est intéressé mais il préfère faire un tour du monde avant de se lancer dans le monde du travail. Anne voudrait une formation mais Paule n’en organise pas. Sergeï semble super malgré les horreurs que vit son pays mais il ne maîtrise pas encore assez bien le français. Enfin, Ingrid est intéressée mais tout compte fait, travailler ne lui rapporterait pas beaucoup plus que rester sans emploi.

Il est 17 heures et Paule songe, nostalgique à Karim, l’employé parti à la pension. Et si elle le rappelait ? Juste pour qu’il revienne encore quelques mois. Mais Karim a bien mérité de souffler. Bref, Paul emploie…