
"Notre politique est malade de cette testostérone nuisible"

En 2023, une femme n’est toujours pas l’égale d’un homme. Dans notre société, elle doit faire attention à tout. Un vêtement peut, par exemple, devenir source de railleries bien lourdes ou de réflexions à caractère sexistes du plus mauvais goût. En rue, une femme ne se balade pas l’esprit aussi tranquille qu’un homme. Sur son lieu de travail, elle n’est toujours pas l’équivalent de ses collègues masculins. Le témoignage, lors du dernier débat, d’une jeune cadre, haut placée dans sa société, fut éclairant. Elle a dû demander à son patron si elle gagnerait bien la même somme que son homologue masculin. Comme si, dans son esprit, cela n’allait pas de soi… L’écart salarial entre les deux sexes reste un fléau moderne. Selon les critères d’analyse, il varie entre 5 et 21%. L’impact sur le pouvoir d’achat est gigantesque. Il faut y ajouter le coût de la vie, bien supérieur pour une femme. Il faut ajouter aussi la difficulté d’exercer une carrière complète quand la vie de famille prend le dessus et que rester au foyer devient une obligation.
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Les femmes souffrent encore et toujours d’un manque indécent de présence dans les hautes sphères décisionnelles. Tous les présidents de parti, à l’exception de la co-présidente d’Ecolo, sont des hommes. Tous les Ministres-Présidents de ce pays sont des hommes. Même constat affligeant en ce qui concerne les postes de Premier Ministre et des trois Vice-Premiers Ministres francophones: que du mâle ! Notre politique est aussi malade de ça: de cette testostérone finalement bien nuisible à l’avancée de vrais projets de société. La remise en question est plus que nécessaire, elle est urgente. Faut-il imposer des quotas ou une alternance des sexes aux postes importants ? Pourquoi pas ? Voilà qui donnerait un peu d’air à notre démocratie. Et peut-être qu’un jour, ces quotas ne seront plus nécessaires car tout se fera naturellement. Et cela gommerait des inégalités qui semblent appartenir au Moyen-Âge. Il est temps de permettre aux femmes d’être une femme.