Avec sa nouvelle chanson, Pierre Perret fait un bad buzz affligeant

À 88 ans, Pierre Perret est finalement bien ancré dans son époque: celle du buzz affligeant.

Pierre Perret
© DR

Je me trompe ou les papys de la chanson française font un concours des paroles les plus confondantes? Ou douteuses. Ou simplistes. Ou réac. Ou tout ça à la fois. En confinement, nous avions eu la Corona Song de Renaud. Poing levé et bandana sur la bouche, monsieur Séchan toussotait un refrain de cour de récré: “Coronavirus, connard de virus”. Et des couplets “à message” du même niveau, primaire: c’est la faute aux Chinois qui “bouffent du chien, des chauves-souris et du pangolin”, les “salauds” de politiques nous emmerdent avec leur confinement et les “blaireaux” de scientifiques sont tous jaloux du docteur Raoult. Ta-ta-dam! Au même moment, Pierre Perret se posait déjà en sérieux challenger vaguement complotiste avec Les confinis. Où les autorités sont “sadiques”, les experts une “bande de couillons”, et donc les confinés des “cons finis”.

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Parenthèse désolée: le premier a un jour créé des pépites de délicatesse comme Mistral gagnant ou Morgane de toi. Le second a jadis commis des joyaux de tolérance et de tendresse comme Lily ou Mon p’tit loup. Fin de parenthèse désolée.

Au jeu du super-franchouillard bêtement gueulard, Sardou ne pouvait pas rester au paddock. Maître chansonnier du “c’était mieux avant” et du “moi-je d’abord”, le père Michel entrera dans la compétition à l’automne dernier. Heureusement pas en chanson, mais au journal de France 2. Où il dézingue ces p… de vélos qui l’emmerdent quand il conduit dans “ses” rues de Paris à lui: “Le prochain, je me le fais!” Voilà-voilà. Bel effort pour revenir dans la course au pitoyable, mais c’est finalement Pierre Perret qui mérite la flofloche du passéisme affligeant, ceci grâce à une toute dernière chanson “à texte”, qui tourne depuis une semaine: Paris saccagé. Le gentil Pierrot y dénonce le dépotoir qu’est devenue “sa” ville (où il n’habite plus depuis plus de 40 ans), ceci par la faute des écolos qui “bouffent des graines à la mairie”. Et pour ça, il utilise les images des monceaux de détritus amassés dans Paris. Les rats, aussi. Donc le gars n’est pas au courant de la grève des éboueurs (contre la réforme des retraites). Ou alors il sait. Et il maîtrise parfaitement la manip’et la manière de buzzer crade. Bientôt chez Hanouna?

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