

Ah que c’est réjouissant de voir le gratin politique mondial bomber le torse fièrement à la fin de chaque réunion de la COP. Que c’est enthousiasmant de les entendre se féliciter de ces beaux accords, de ces belles mesures. Que c’est rassurant de les avoir vu prendre des mesures contraignantes pour l’avenir des générations futures. Bon, une fois qu’on se réveille, c’est moins rose… Il ne reste que la pathétique impression que ces réunions interminables ne servent qu’à déterminer la masse des kilos de poudre aux yeux qu’on va envoyer au monde avant de retourner polluer le ciel à bord de gros avions ou de jets privés. Faites ce que je dis, surtout pas ce que je fais, c’est donc vrai aussi quand l’urgence climatique est à ce point préoccupante. Et c’est donc après une énième COP qu’on nous apprend aujourd’hui qu’on va revoir les objectifs en suspendant deux trois trucs… A-t-on mal calculé la faisabilité de tout cela ? Si oui, c’est une faute grave.
Une partie de la population va très mal comprendre cette « pause » annoncée dans plusieurs pays d’Europe. Pourquoi faire encore des efforts si certains secteurs peuvent reporter des mesures essentielles ? Les citoyens vont-ils continuer dans la voie des économies d’énergie ? Vont-ils encore se lancer dans de très coûteux investissements d’isolation ? Vont-ils toujours sur ruer sur les panneaux photovoltaïques alors que le réseau n’est pas prêt ? Vont-ils rester aussi réceptifs aux arguments favorables à la voiture électrique au moment où on découvre que la pollution de leurs batteries est énorme et que les zones de charge sont quasi inexistantes Wallonie ? On n'a rien anticipé sur ces questions. Le monde politique semble trop compter sur les investissements en photovoltaïque des citoyens. Au final, c’est un joli coup ! Les Belges s’équipent. Ils paient et les autorités n’ont plus à se charger de ces investissements-là. Attention, un jour, à la grogne des cochons payeurs. La pire facture sera pour la planète.