
Ne dites plus président de parti, dites "influenceur politique"

Sur les réseaux sociaux, c’est comme sur le Tour des Flandres: rien que des Flamands devant. Mais alors très, très devant. Ces trois derniers mois, nos amis politiques nordistes ont claqué 90,7 % du total des dépenses des partis en publicités et messages “politiques” sur Facebook et Instagram: 1,053 million d’euros! Les cadors nationalistes N-VA et Vlaams Belang font bien sûr la course en tête. Derrière, Vooruit et le PVDA (PTB flamand) tentent de résister alors que Groen, l’Open VLD et le CD&V forment le peloton de battus.
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Avec 9,3 % des dépenses et “seulement” 108.000 euros déboursés, les partis francophones sont largués. Loin. Mais combatifs! On saluera la récente tentative de contre-attaque des Engagés. Avec 23.900 euros décaissés, l’ex-cdH est le leader francophone des 90 derniers jours, juste devant le PTB. Mais ça, c’est pour les comptes et pages officiels des partis. Pas ceux de leurs omni-présidents. Là, “Mister Ego” explose évidemment la concurrence. Georges-Louis Bouchez n’est pas que serial twitteur spasmodique, il a aussi pété 15.500 boules sur FB et Insta: 56 % des dépenses du MR à lui seul! Si on additionne les dépenses “parti + président”, c’est le PTB de Raoul Hedebouw qui craque le mieux la caisse. Et donc voilà, total général sur trois petits mois et rien que sur les deux réseaux Meta: 1.161.000 balles! Auxquelles s’ajoutent encore les petits sous nécessaires à la “communication” sur Twitter, Youtube ou TikTok. Petit rappel: tout ça avec de l’argent public. Et pour faire quoi, au juste? Du spam. Ah mais si!
Écoutez bien, Raoul, Georges-Louis, Paul, Maxime et les autres… J’ai une révélation: pour tout plein d’entre nous, votre marketing d’“influenceur” politique est juste rédhibitoire. Et dès qu’un post affiche votre logo de parti ou votre bonne bouille, c’est poubelle. Attention, on est d’accord que la chose politique est nécessaire. Importante même. Mais une vision ou une position politique, ça s’explique. Avec des nuances et du didactisme. Ça ne se claque pas dans des slogans réducteurs, des publicités simplistes, des kiki-argumentaires, des nano-raisonnements imbéciles, des photos avec son chien-chien. Ça, c’est de la biesse propagande. Et ça gave. Donc spam.