
Affaire des visas iraniens : personne n’a intérêt à favoriser des élections anticipées
La communication politique n’est pas toujours facile à suivre. Lundi, le PS et Ecolo utilisent des mots très durs pour dénoncer les explications d’Hadja Lahbib dans le dossier des visas iraniens. Mensonges, contre-vérités, irresponsabilité, perte de confiance… Pour avoir suivi la dernière commission parlementaire en direct, je peux vous dire que je pensais le sort de la ministre complètement scellé. Moins de 24 heures plus tard, rouges et verts affirmaient ne plus voter la méfiance contre elle… tout en demandant sa démission quand même. Argument avancé : sauver le gouvernement pour lui permettre de finaliser de grandes réformes. On nous a juré qu’il n’y a eu aucun marchandage. J’avoue le croire sans trop de peine. La vérité, c’est que personne n’a intérêt à favoriser des élections anticipées. Il reste un an pour sauver ce qui peut l’être et tenir les promesses tant et tant tenues de créer des grandes réformes. Par contre, je crois aussi sans peine que la menace du MR a fait de l’effet. Pousser la ministre des Affaires étrangères à la démission, c’était faire tomber le gouvernement.
On nous a inlassablement répété qu’en refermant le dossier iranien, le gouvernement va pouvoir s’occuper de réformes essentielles pour les Belges… Enfin ! Mais que de temps perdu… La Vivaldi a connu, c’est incontestable, une succession de crises rarement vues auparavant : Covid, guerre en Ukraine, prix de l’énergie. On peut y ajouter les inondations en Wallonie pour constater que la gestion n’a pas été si catastrophique que certains le crient sur tous les toits. Il y a eu du bon dans tout ça. Mais il reste des promesses encore non tenues sur la réforme fiscale et les pensions. Peut-on y arriver dans un timing si serré et dans une ambiance aussi tendue ? Le gouvernement ne comprend pas que le non-respect du timing c’est une source de vives critiques. On nous dit que cela va venir, que les discussions vont avancer, voire aboutir… Pour garder confiance en notre démocratie, j’avoue qu’aujourd’hui, j’accorde à nos décideurs le bénéfice du doute.